Les Informations Dieppoises

Cinq mois de prison pour violences sur un adjoint de sécurité

- C. L.

Un jeune homme âgé de 27 ans a été condamné par le tribunal correction­nel de Dieppe à cinq mois de prison pour avoir menacé et voulu exercer des violences contre des agents de sécurité, le 5 janvier dernier, à Neuville-lès-Dieppe. Il a été relaxé des faits de menaces de mort contre le nouvel ami de son ex-compagne.

Ce soir- là, il est environ 23 h 30 quand les policiers sont appelés par cette dernière. Elle indique que le prévenu est devant chez elle et qu’il menace de mort son actuel petit copain. Elle l’aurait vu en possession d’un couteau et d’un cocktail Molotov. L’individu semble très alcoolisé. Le taux révélé par l’éthylomètr­e est de 0,70 mg d’alcool par litre d’air expiré, soit 1, 4 g par litre de sang.

Le jeune homme nie

Le jeune homme semble agacé quand les agents de sécurité veulent procéder au contrôle. « L’un d’eux explique que vous avez tenté de lui mettre un coup de boule en vous relevant brutalemen­t » , sou- ligne la présidente de l’audience. « Vous lui avez également lancé que vous alliez le crever ! » , ajoute- t- elle. Pour le calmer, le policier l’a giflé.

Le jeune homme nie toutes ces accusation­s : « Depuis que je suis sortie de prison, en novembre dernier, je ne suis jamais allé devant chez elle. C’est le jeune agent de sécurité qui a commencé à me bousculer et qui m’a frappé » . Dépendant à l’alcool, le prévenu est suivi pour son addiction. Mais ce soir-là, il a bu six verres de whisky. « Je suis sorti prendre l’air car je ne me sentais pas bien » dit-il.

Les policiers ont déduit que la cannette de bière, portant un nom à consonance espagnole, retrouvée près de lui au moment de l’interpella­tion aurait pu servir de cocktail Molotov. « Des cannettes, il y en a partout dans ce coin-là, et je ne bois pas de cette bière, ce n’était pas à moi » , poursuit-il. À noter que la mère du prévenu, chez qui il loge, vit à 600 m de l’habitation de son ex-compagne.

Sorti de prison à la fin de l’an- née dernière, il recherche activement du travail dans le bâtiment. « Je me déplace tous les jours à Rouen, indique-t-il. Je veux me reconstrui­re, travailler, refaire ma vie ».

« Déclaratio­ns mensongère­s »

Dans ses réquisitio­ns, le procureur de la République demande 15 mois de prison ferme avec révocation des six mois de sursis et mise à l’épreuve d’une peine précédente. Pour lui, tous les faits sont établis. Un positionne­ment démonté par l’avocate de la défense : « C’est un délinquant qui a plusieurs mentions à son dossier, mais il a une qualité : il reconnaît les faits quand il les a commis, commence-t-elle. Aucun couteau n’a été retrouvé près de lui » .

Elle démontre qu’aucun élément de preuve existe concer- nant les menaces de mort envers l’actuel compagnon de son ex. « Elle dit également qu’elle est harcelée, mais il n’y a pas d’appels retrouvés sur le téléphone portable du prévenu, reprend- elle. Ce sont tout simplement des déclaratio­ns mensongère­s » .

Elle émet aussi des doutes quant à la déclaratio­n du policier : « J’ai toujours un problème avec les témoignage­s enregistré­s par des collègues de travail… La réaction de l’agent de sécurité a été disproport­ionnée car il n’avait pas à lui mettre une claque. Il aurait dû garder son sangfroid » .

Finalement, le tribunal a été sensible aux propos de l’avocate. Le sursis n’a pas été révoqué et la demande de la partie civile, à hauteur de 600 €, a été déboutée.

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