Les Informations Dieppoises

Le mari violent interdit de tout contact avec sa femme

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Un vieux couple qui va mal, cela interpelle… Au lieu de fêter leurs noces d’or, mari et femme se retrouvent en correction­nelle, de part et d’autre de la barre. Le Dieppois âgé de 73 ans est en effet prévenu pour des violences contre sa femme pendant la période allant de janvier au 12 juillet dernier. « Il faisait vivre un enfer à ma mère » , déclare leur fils, qui vivait avec eux.

Plusieurs séjours en psychiatri­e

C’est lui qui avait envoyé un courrier au procureur pour dénoncer les faits. L’enquête a permis d’établir que le mari usait et abusait de violence verbale et physique contre son épouse, une femme fragile et menue qui confirme, vendredi 5 janvier à la barre du tribunal de Dieppe : « Cela a commencé il y a trois ans, quand j’ai eu mon cancer […] Je voudrais que mon mari revienne, je ne peux pas vivre sans lui, je suis trop faible. »

La dame évoque des gifles, des coups sur la tête que son mari distribuai­t généreusem­ent à elle et à leur fils quand ce dernier s’interposai­t pour la protéger. Le prévenu ne s’était pas privé aussi de les frapper l’une et l’autre avec le flexible de la machine à laver. Il avait même menacé de les tuer et s’était écrié : « Je vais faire un carnage. »

Le jour de l’audience, il s’explique : « J’ai eu un grave accident du travail en 1986, j’ai eu le crâne défoncé. Au début, ça allait, je n’étais pas méchant. Mais en vieillissa­nt, je suis devenu agressif. » Depuis la révélation des faits, il s’est fait soigner et a effectué plusieurs longs séjours en service psychiatri­que. « Je demande pardon à ma femme » , dit-il.

« Pourquoi avoir frappé votre fils ? On aurait pu également vous poursuivre pour violences à son égard… » souligne la présidente. « C’est pas beau ce que j’ai fait » , répond le prévenu.

Sous contrôle judiciaire

L’homme est placé sous contrôle judiciaire et interdit de tout contact avec sa femme. La présidente s’inquiète des conséquenc­es d’une reprise de la vie commune. « Et si vous recommence­z ? » , insiste la présidente. « Je ne dirai plus rien » , assure le Dieppois.

Une déclaratio­n qui a du mal à convaincre face au bilan d’un expert psychiatri­que qui stipule : « Les séquelles du traumatism­e crânien sont à l’origine des trous de mémoire du prévenu qui devient irritable, très violent et peut devenir très dangereux pour sa famille » . Par ailleurs, lors d’une perquisiti­on à son domicile, la police avait trouvé un fusil chargé placé sous son oreiller, ce qui permet de penser que sa femme et son fils avaient été en danger.

L’avocat de la défense plaide pour la clémence car son client se soigne. Il demande également à ce que le tribunal mette fin à l’interdicti­on qui lui a été faite de vivre éloigné. Mais le prévenu a été condamné à huit mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans, d’une obligation de soins, de l’interdicti­on d’entrer en contact avec sa femme, de paraître à son domicile et de détenir une arme.

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