« Nous n’arrivons plus à faire HÔPITAL. notre travail de soignant »
Mardi 9 janvier, la section dieppoise de la CGT des hospitaliers s’est réunie pour les voeux en indiquant que l’année allait débuter par un appel à la grève, à la fin du mois. Les conditions de travail au Château-Michel de plus en plus mauvaises.
Seulement une vingtaine de membres de la section dieppoise de la CGT des hospitaliers se sont déplacés pour les traditionnels voeux de début d’année. Un chiffre qui ne reflète pas la bonne dynamique du syndicat, qui compte aujourd’hui un peu plus de 200 personnes.
« Tous les corps de métiers sont concernés, souligne Bruno Ricque, secrétaire général à Dieppe. Nous n’avons jamais été aussi nombreux ! Des infirmières, des techniciens de laboratoire, l’administration, des retraités… Ce renforcement syndical montre qu’il y a des problèmes dans tous les services. Et les collègues en difficulté ont besoin de soutien ».
De « grandes victoires »
Selon lui, les conditions de travail ne cessent de se dégrader : des CDD qui ne restent pas plus de deux mois pour éviter la majoration de la contribution patronale d’assurance chômage, des jeunes traités « comme des moins que rien » … « Pour les équipes, c’est dur, car cette situation crée des déséquilibres, reprend le syndicaliste. Les cadres ne savent plus qui appeler en renfort. Le personnel reste une variable d’ajustement pour la direction » .
Il prend pour exemple « les grandes victoires » qu’il a obtenues avec ses camarades l’année passée : les temps partiels à 80 % payés 86 % n’ont finalement pas été remis en question, les montées de grade ont été rétablies et les 21 postes qui devaient être supprimés dans le cadre d’un « plan surprise » ont été sauvés.
« Réelle souffrance chez les soignants »
« Mais il reste toujours la question des CDD, dont certains sont là depuis cinq ans, précise Bruno Ricque. Nous souhaitons qu’ils soient stagiairisés [pour pouvoir faire partie de la fonction publique] » . Mais le secrétaire général de la CGT des hospitaliers n’est pas très optimiste pour cette année : « En 2018, ça va être pire ! » . En cause, de nouvelles réformes de l’État, un déficit qui se creuse à 6 millions d’euros pour l’hôpital de Dieppe et toujours les difficultés du personnel.
À l’image de l’Ehpad, l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes du Château Michel, où le ras-lebol se fait de plus en plus sentir, notamment avec l’inauguration d’un nouveau bâtiment mais sans moyens supplémentaires.
« La prise en charge des patients devient difficile, note Lydie Fizet, aide-soignante et secrétaire adjointe à la section dieppoise de la CGT des hospitaliers. Nous remarquons une réelle souffrance chez les soignants. Ils ont le senti- ment d’être maltraitants. » Le Château Michel compte 357 résidents. Le personnel souhaite être plus nombreux pour pouvoir organiser des activités par exemple ou passer plus de temps sur la toilette.
Un ratio un pour un
« Actuellement, nous passons 15 minutes pour faire un soin » , indique Bruno Liard, du Château-Michel. Un appel national à la grève a été lancé mardi 30 janvier. « Pour la première fois, tous les Ehpad sont concernées : Envermeu, Arques-la-Bataille, Luneray… détaille Bruno Ricque. Nous allons nous retrouver à 11 h 15 devant la sous-préfecture de Dieppe. »
Leur principale revendication : un ratio un pour un. Un soignant pour un résident. Une demande nationale de tous les syndicats. Actuellement, le ratio est d’environ 0,7 au Château Michel.