Patrick Boulier veut défendre une agglo de projet
La cérémonie des voeux de Dieppe-Maritime a été l’occasion pour le président d’afficher sa bonne entente avec Dieppe. « Ce qui est bon pour la ville-centre est bon pour l’Agglo » a-t-il assuré. Un discours que l’on n’avait pas l’habitude d’entendre.
Ils avaient disparu du calendrier dieppois depuis janvier 2015. Patrick Boulier, le président de la communauté d’agglomération Dieppe-Maritime, n’a pas boudé son plaisir de renouer avec la tradition : devant une salle Ango archi-comble mardi 30 janvier, il a présenté ses voeux aux élus du territoire, aux acteurs socio-économiques ainsi qu’aux représentants d’associations et des services publics.
L’occasion pour Patrick Boulier de rappeler que l’Agglo allait souffler cette année ses 15 bougies : « Le moment est venu de nous réinterroger sur notre projet d’agglomération, afin de le connecter aux réalités régionales, de le rendre plus cohérent […], plus en phase avec les réalités économiques et sociales, de lui donner plus d’ambition » dit-il.
Une nouvelle feuille de route
Car ces trois dernières années, de l’ambition l’Agglo en a manqué pour Patrick Boulier. Mettre à jour le projet de territoire « dans la concertation avec les élus, les acteurs et les habitants » et non pas en l’écrivant « sur un coin de table » , telle sera la nouvelle feuille de route du président. Un message subliminal que Jean- Jacques Brument, l’ancien président de l’Agglo présent dans la salle, a dû apprécier.
D’autant que dans cette première partie du discours, si Patrick Boulier reconnaît qu’il a lui aussi fait des erreurs, aujourd’hui il dit les assumer. Ce qui ne semble pas être le cas de tous selon lui : « Je regrette, ditil, que certains continuent à feindre de ne pas comprendre et alimentent encore ce mauvais feuilleton. Je précise d’ailleurs que si la démocratie a besoin d’une opposition, d’une contradiction, d’une alternance parfois, elle a tout autant besoin de respect, de propos mesurés » .
En 2016, Dieppe-Maritime avait été la seule agglomération de Seine- Maritime à ne pas avoir renouvelé son contrat. C’est désormais chose faite : le 12 mars prochain, les 35 millions d’euros mobilisés pour le territoire seront officiellement actés par la Région, le Département, l’Agglo, l’État et les communes. Un contrat « élaboré dans des délais records, à peine quelques mois » rappelle Patrick Boulier.
Et une fois n’est pas coutume, ce dernier a rendu un hommage appuyé au maire de Dieppe Nicolas Langlois et à la ville-centre : « La ville-centre est la locomotive de ce contrat de territoire […] Oui, c’est évident, ce qui est bon pour Dieppe est bon pour l’Agglo et profite à l’ensemble des habitants de nos communes » .
« L’Agglo a changé le logiciel »
Les projets structurants vont désormais pouvoir émerger, « des projets essentiels pour l’aménagement, l’économie, le tourisme, l’attractivité et le cadre de vie » énumère Patrick Boulier avant d’évoquer les enjeux pour 2018 : ceux du numérique, du développement économique, de l’économie sociale et solidaire… Le président promet que Dieppe-Maritime sera aux côtés de tous les acteurs du territoire pour « faire émerger les initiatives » .
Patrick Boulier s’est félicité par ailleurs de renforcer son soutien à DSN et à l’Académie Bach : « La culture, c’est aussi la richesse de notre patrimoine et le subtil équilibre de notre identité territoriale entre la campagne et la mer, ce qui compose aussi le principal attrait de notre destination touristique » assure-t-il.
Une destination touristique que Dieppe-Maritime souhaite d’ailleurs développer en créant avec les communautés de communes voisines un office de tourisme de pôle et en apportant son appui à la ligne transmanche.
« En 2017, l’Agglo a changé la donne et le logiciel. En 2018, les dossiers ne manqueront pas […] Tous ensemble, élus, techniciens, partenaires, nous continuerons à faire la démonstration de la plusvalue intercommunale et de notre attachement à ce territoire. Nous défendrons une Agglo respectueuse des maires et des communes, une agglo de projet, une agglo ambitieuse » , conclut Patrick Boulier. À bon entendeur…