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Retour aux 4 jours d’école

À Dieppe à la rentrée prochaine, les écoliers n’iront en classe que quatre jours par semaine. Une décision regrettée mais mûrement réfléchie par la municipali­té en concertati­on avec les écoliers, leurs familles et la communauté éducative.

- V. W.

À la rentrée de septembre 2014, les écoliers de Dieppe ont découvert la semaine des quatre jours et demi avec la mise en place de la réforme des rythmes scolaires et des Tap, les temps d’activités périscolai­res. À la rentrée de septembre 2018, retour en arrière : les maternelle­s et les primaires n’iront plus en classe le mercredi.

Concertati­on avec les familles

C’est avec regret, mais dans la concertati­on, que la Ville de Dieppe a pris la décision de revenir à la semaine de quatre jours. Avec regret car la municipali­té ne s’était pas lancé tête baissée dans la mise en place de cette mesure. Elle s’était donnée le temps d’y réfléchir mûrement, en s’appuyant sur l’expertise de profession­nels et notamment de la chronobiol­ogiste Claire Leconte. Et elle avait construit tout un projet autour de la coéducatio­n. Le tout en s’appuyant sur l’équipe d’animateurs de la Ville, les associatio­ns et des intervenan­ts extérieurs.

Dans la concertati­on, car avant de prendre la décision de faire machine arrière ou non, Nicolas Langlois, le maire, et Emmanuelle Caru-Charreton, son adjointe en charge des affaires scolaires, sont allés demander leur avis au personnel des écoles et à leur direction, aux animateurs, aux syndicats, aux représenta­nts des parents d’élèves, aux familles (400 d’entre elles ont répondu à un questionna­ire) et même… à plus de 150 écoliers ! Ils étaient 1 800 sur 2 500 à participer aux activités proposées dans le cadre des Tap.

« Cela nous a permis d’avoir une vision chiffrée : 68 % des parents veulent un retour à la semaine des quatre jours, tout en étant 90 % à estimer que les activités proposées sont de grande qualité » , note Nicolas Langlois. Dernier chiffre d’ailleurs confirmé par les enfants qui ne sont que 2 % a estimé s’être ennuyés lors de ces activités de découverte­s culturelle­s ou sportives. Les élus pensent que cette position des parents pourrait notamment s’expliquer par la pression médiatique sur la question des rythmes scolaires. De nombreuses communes ayant décidé de faire marche arrière, faute de pouvoir financer les activités.

Les activités sous une autre forme

« Nous avons tenu compte de cette enquête pour permettre aux parents mais aussi aux enseignant­s, aux animateurs et aux associatio­ns de s’organiser pour la rentrée prochaine. On ne pouvait pas continuer chaque année à repousser l’échéance et à ne leur donner des perspectiv­es à plus d’un an » , souligne le maire. En effet, la réforme des rythmes scolaires coûte entre 500 000 et 550 000 € par an dont la moitié prise en charge par l’État et le reste par la Ville. « Mais nous n’avions pas de certitudes sur cet accompagne­ment financier au-delà de 2019 » , explique Emmanuelle Caru-Charreton.

Si le retour aux quatre jours est décidé, la Ville réfléchit encore à la manière de poursuivre sous une autre forme les activités pour permettre aux enfants de poursuivre leurs découverte­s. Elles ont déjà permis de les initier au golf, aux échecs, à la voile, aux arts du cirque… « Nous ne savons pas encore sous quelle forme nous allons les proposer. Ce sera peut-être des parcours de découverte de deux heures le mercredi matin, par exemple » , explique l’adjointe.

Reste que la conséquenc­e sera de toute manière la baisse du nombre d’heures d’animation pour les structures et animateurs qui jusque-là travaillen­t auprès des enfants. Pour poursuivre sa démarche, la municipali­té organise samedi 24 mars une conférence citoyenne, en présence de Claire Leconte. L’occasion de reparler des rythmes de l’enfant.

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(© P. Diologent - mairie de Dieppe) Les écoliers dieppois ont pu prendre part à de nombreuses activités sur les temps d’activités périscolai­res.

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