« C’était une agression homophobe »
Le président du Festival du film canadien de Dieppe, accompagné d’un ami, a été roué de coups dans la nuit de samedi à dimanche. « Une agression homophobe » dénonce-t-il. Cette même nuit, deux autres personnes homosexuelles ont également été agressées.
Il est blessé physiquement et psychologiquement. Le président du Festival du film canadien de Dieppe, Nicolas Bellenchombre, a été violemment agressé dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 février à Dieppe. « Avec un ami, nous revenions d’une soirée au casino pour rentrer chez moi, dans la GrandeRue » raconte Nicolas Bellenchombre.
« C’est qui ces deux mecs avec leur parapluie de pédé »
Mais dans la rue du 19-Août1942, juste après être passés devant le bar La Potinière, les deux hommes sont pris à partie par deux individus âgés d’une vingtaine d’années. Il était 1 h 30. « Ils étaient derrière nous. Ils ont commencé à nous crier dessus et à nous balancer des briquets dans le dos. Nous n’avons pas répondu, nous faisions plutôt profil bas car nous ne voulions pas d’ennui » poursuit Nicolas Bellenchombre. Mais les deux individus n’en restent pas là : « L’un d’eux a lancé : « C’est qui ces deux mecs avec leur parapluie de pédé » . Alors nous nous sommes retournés pour tenter de dialoguer. C’est là que mon ami a reçu le premier coup » confie Nicolas Bellenchombre.
« Ils m’ont complètement cogné »
Les deux Dieppois décident alors de prendre la fuite, « mais ils nous ont rattrapés au niveau du Puits-Salé. Ils criaient qu’ils allaient s’occuper de nous les tarlouzes et là, ils m’ont roué de coups. J’étais au sol, ils m’ont complètement cogné, à coups de poing, à coups de pied » .
L’ami de Nicolas Bellenchombre réussit à prendre la fuite pour avertir la police : « Ils se sont barrés en me laissant par terre » raconte-t-il. Alité depuis les faits, Nicolas Bellenchombre souffre de plusieurs fractures au crâne avec une fis- sure « qui va jusqu’au cerveau. Je suis passé à deux doigts de l’intervention chirurgicale » confie-t-il.
S’il se dit affaibli physiquement, le traumatisme est surtout psychologique. Car pour le Dieppois, l’agression ne fait aucun doute, elle était homophobe : « Cette nuit-là [0 h 15, NDLR], deux autres personnes gays ont été agressées à Dieppe par les mêmes individus » assure-t-il.
Alors pour ne pas que cela se reproduise, il a décidé de porter plainte et de témoigner à visage découvert : « Pendant toute mon adolescence, j’ai souffert d’insultes homophobes. Je n’avais plus vécu cela depuis une quinzaine d’années et c’est très dur. Mais je ne veux pas laisser faire, au contraire je veux marquer les esprits ; il faut que ces personnes soient punies ».