Les Informations Dieppoises

Elle décède huit jours après l’accident

- A.B.

Le tribunal correction­nel de Dieppe a eu à examiner une affaire d’homicide involontai­re provoqué par une conductric­e dans le centre bourg de SaintNicol­as- d’Aliermont. Samedi 31 décembre 2016 en fin de matinée, une habitante de la cité horlogère âgée de 82 ans traverse la chaussée sur un passage piéton. Au même moment, une dame sort d’un parking au volant de sa Chevrolet. La conductric­e ne voit pas l’octogénair­e et la percute.

La victime chute, la conductric­e s’arrête et prévient les secours. La victime ne semble pas gravement blessée : elle est consciente, présente une bosse à la tête et un hématome à la jambe. Les sapeurs- pompiers l’emmènent aux urgences de l’hôpital de Dieppe où elle reste jusqu’en soirée.

L’inquiétude du fils

Le 2 janvier 2017, le fils de la victime est inquiet : les volets chez sa mère sont restés clos. Elle est très mal. Elle est de nouveau transporté­e à l’hôpital et y décède le 8 janvier 2017. Y a-t-il un lien entre sa chute due à l’accident et son décès ? C’est la question à laquelle la justice devait répondre.

Pour le procureur de la République, à la lecture de l’autopsie, le lien de causalité est « indiscutab­le » . Les avocats de la défense n’en ont pas tout à fait la même interpréta­tion et mettent en avant la sémantique de l’expert : « a pu » , « peut être » , « tout à fait possible » . Le parquet réclame une peine d’un an de prison avec sursis et six mois de suspension du permis de conduire à l’encontre de la conductric­e.

« Un coupe-gorge »

Les avocats, quel que soit le banc sur lequel ils siégeaient, admettent « le préjudice affectif » des descendant­s de l’octogénair­e. Ils n’ont pas non plus accablé la prévenue. Les avocats de la défense ont mis en évidence deux « aberration­s » : la première est celle de l’emplacemen­t de ce pas- sage protégé dans le centre de Saint-Nicolas qui est « un vrai coupe-gorge » et la seconde est la constructi­on du véhicule qui présente un angle mort important.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné la conductric­e à une peine de dix mois de prison avec sursis et à une suspension du permis de conduire pendant six mois. En ce qui concerne l’indemnisat­ion des parties civiles, l’affaire est renvoyée sur intérêts civils à l’audience du 21 novembre 2018.

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