Plus c’est lourd, plus c’est cher
Les collectes d’ordures ménagères ont changé depuis le début de l’année. Les agents de propreté urbaine peuvent laisser au bord de la route sacs et bacs qui n’ont pas été triés. Zoom sur la tournée du lundi 5 février.
Daniel, Christophe et Virgile, agents de propreté urbaine, ne ramassent plus systématiquement les poubelles en porte à porte ; ils peuvent aussi les laisser telles quelles avec un adhésif sur le contenant : « Votre sac/bac n’a pu être collecté. Il contient des erreurs de tri. »
La CCCA, la communauté de communes de la Côte d’Albâtre, qui assure la collecte des ordures ménagères dans 63 communes dont Veules- les- Roses, a pris cette initiative afin de réduire le tonnage à traiter et la facture qui l’accompagne.
En effet, en 2016, la CCCA compte 6 687 tonnes d’ordures ménagères traitées par l’usine de tri mécano- biologique de Brametot.
Le syndicat mixte de traitement et de valorisation des déchets ménagers a facturé 162 € la tonne à la collectivité, soit plus d’un million d’euros au total. Plus les camions sont lourds à Brametot et plus cela coûte au contribuable. En retirant le verre, le plastique, le carton, l’aluminium, tous les pro- duits recyclables des poubelles, la différence de poids peut être considérable.
Des sacs et des bacs
« Les gens commencent à comprendre » déclare Daniel. Ce lundi 5 février, une petite vingtaine de sacs et bacs sont restés sur le bord de la route. Ce sont surtout les bacs qui sont concernés par la nouvelle mesure. Concrètement, un agent de propreté urbaine ouvre un bac et découvre des déchets non ménagers ou recyclables : bouteille en plastique, ferraille, bois et verdure en vrac, par exemple. Le bac n’est plus vidé dans le camion comme c’était fait auparavant.
Cependant, il peut, mais sans fouiller et seulement s’il est visible et accessible, récupérer le sac d’ordures ménagères, pour le mettre dans le camion. Le plus souvent, la négligence est générale.
S’agissant des sacs, les agents précisent qu’ils n’ont pas le droit de les ouvrir. Ils ne vérifient donc pas le contenu mais peuvent néanmoins soupeser et deviner la présence de matériaux non triés. En revanche, lorsque le sac est dans un bac bien rempli, l’agent s’assure uniquement que le bac ne contient que des sacs. Dans ce cas, le bac est soulevé mécaniquement par le camion et renversé. Les sacs bien ficelés choient dans la benne et il n’est pas rare d’entendre le verre se briser…
Enfin, les sacs étant souvent opaques, impossible de voir à l’intérieur. Dans ce nouveau contexte, Daniel fait remarquer que « des sacs transparents » seraient plus adaptés.
Le tri doit donc être fait par les producteurs de déchets euxmêmes, ceux-ci sont donc invités à se rendre aux points d’apport volontaire. Ils y trouveront des conteneurs pour le verre, le plas- tique, l’aluminium, le carton et le papier.
Le point d’apport volontaire
À Veules, la mairie y a fait installer des bacs à ordures ménagères pour que ceux qui ne peuvent pas profiter des collectes en porte- à- porte, principalement les résidences secondaires. Mais certains les confondent avec des déchetteries. Daniel note le florilège de lundi : « Matelas, poteau en béton, sapins de Noël, deux machines à coudre… »
Dans ces bacs à ordures sont jetés par ailleurs des sacs qui contiennent souvent des produits recyclables alors que les conteneurs sont à deux mètres. Des sacs qui n’appartiennent plus à personne et sur lesquels les agents ne peuvent laisser aucun adhésif.
Enfin, quand les déchets sont triés, il arrive encore qu’ils ne soient pas jetés, mais laissés au pied des conteneurs…