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Élisa Lhotellier accompagne le retour à l’emploi

Une nouvelle permanence vient d’être mise en place par la communauté de communes Falaises du Talou à Saint-Martinle-Gaillard. Élisa Lhotellier reçoit les demandeurs d’emploi deux fois par mois pour les aider à accéder à une nouvelle vie.

- Arzhêliz Diard

Élisa Lhotellier a le regard très réfléchi et la voix posée. Lorsqu’elle évoque son métier, elle le fait avec une grande pudeur, par respect pour tous les destins qu’elle a croisés. Depuis le début du mois de janvier, la communauté de communes Falaises du Talou (CCFT) a mis en place des permanence­s décentrali­sées du Plan local pour l’insertion et l’emploi (Plie) dans la vallée de l’Yères. La mairie de Saint-Martin-le-Gaillard accueille donc Élisa Lhotellier, la référente pour la CCFT, deux fois par mois, le lundi (lire en encadré).

Un dispositif qui a dix ans

Elle propose un accompagne­ment personnali­sé des demandeurs d’emploi, à proximité de leur domicile, sur une longue durée. « On se voit jusqu’à ce qu’on ait dépassé les six mois d’emploi ou une formation diplômante. En moyenne, le suivi dure entre 24 et 36 mois » , explique-t-elle.

Le Plie n’est pas ouvert à tous : il faut que les personnes soient libres de tout autre dispositif mis en place par Pôle emploi ou par la Mission locale, par exemple. Il est instauré depuis 2004 au niveau de l’Agglo de Dieppe et il a ensuite été étendu à Petit-Caux et à l’ex-Monts-et-Vallées. Les dix ans ont été fêtés en 2014. « C’est un dispositif auquel on tient beaucoup dans les Falaises du Talou » , abonde Ludivine Devis, responsabl­e de la maison des services au public à la CCFT.

Élisa Lhotellier le réalise à chaque nouvelle permanence : le besoin est prégnant sur le territoire. Elle évoque des situations qui l’ont marquée : « Je me rappelle d’un jeune qui habitait dans une petite commune, il n’avait pas d’emploi, il n’était pas qualifié et il n’avait pas de voiture. Il empruntait la voiture sans permis de son épouse. Nous avons réussi à lui obtenir une aide pour qu’il passe le code puis il a obtenu un diplôme dans le bâtiment à Saint-Saëns. CDD puis CDI et il a construit sa maison avec son épouse. »

« S’ils sont motivés, j’ai tout gagné »

Des histoires comme celles-ci, elle en a d’autres en tête : « Si les demandeurs d’emploi sont motivés, j’ai tout gagné » . De la motivation il en a fallu à une femme qu’elle a accompagné pendant plusieurs années. « Elle habitait chez son conjoint maltraitan­t à Petit- Caux, elle n’était pas qualifiée, elle avait travaillé mais pas depuis longtemps et elle n’était pas mobile » , développe-t-elle. Un parcours compliqué à première vue, mais qui s’est débloqué avec la signature d’un contrat d’accompagne­ment dans l’emploi comme employée de ménage. « Au début, elle y allait en bus, puis elle a investi dans un scooter et enfin, dans une voiture sans permis, racontet-elle. Son contrat aidé a été renouvelé pour cinq ans et elle a pu quitter son domicile et sortir du dispositif. »

Armée d’une maîtrise en psychologi­e du travail et d’un diplôme d’études supérieure­s spécialisé­es, l’équivalent d’un bac + 5, en psychologi­e et orientatio­n, Élisa Lhotellier n’a pas dit son dernier mot sur le terrain de l’emploi.

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Elisa Lhotellier a un bac + 5 en psychologi­e du travail et orientatio­n.

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