Alain Germain et l’entourage de Jean Cocteau
Alain Germain, l’un des deux propriétaires du château de Bosmelet, n’a jamais rencontré Jean Cocteau : « Il est mort en 1963 et je suis arrivé à Paris en 1968, glisse- t- il. Mais j’ai eu l’occasion de travailler et d’entretenir des amitiés avec beaucoup de ses proches » .
Le premier d’entre eux est Jean Marais, le grand amour de Cocteau. « Lorsque ma compagnie était implantée à l’espace Jacques-Prévert à Aulnay-sous-Bois, il était venu voir mon spectacle Cocteau, nous avions sympathisé à cette époque » raconte-t-il.
Charrat, Babilé et bien d’autres
Puis l’Altifagien a été très proche de Janine Charrat, une chorégraphe décédée l’été dernier qui a travaillé pour les plus grands tout au long du 20e siècle. « En 1987, j’ai eu la chance de travailler avec elle et de monter au centre Beaubourg un spectacle sur sa vie intitulé Inventaire, raconte Alain Germain. Jean Cocteau avait fait des portraits d’elle que j’avais exposés pour accompagner ce spectacle » .
Alain Germain a eu l’audace de faire venir à cette époque Jean Babilé, un danseur étoile et chorégraphe de renom du siècle dernier, pour participer à la mise en scène. Babilé était un personnage proche et important pour Cocteau, c’est ce dernier qui lui a soufflé l’idée de créer un ballet en 1946 avec Le Jeune Homme et la mort, de Roland Petit. Un triomphe.
« Je ne me suis jamais inspiré volontairement du travail de Jean Cocteau, mais à force de fréquenter des gens de son entourage, cela m’a peut-être influencé » , dit Alain Germain. Depuis 2003, la collection de costumes, accessoires de scène et maquettes d’Alain Germain est classée au fonds du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France. Néanmoins, plusieurs de ses oeuvres et dessins sont dorénavant exposés en permanence au château de Bosmelet.
Les visiteurs pourront apprécier un esprit Cocteau au travers de son travail. « J’ai connu beaucoup de gens qui ont côtoyé Cocteau, de nombreux danseurs mais aussi des comédiens comme Silvia Montfort et bien d’autres comme l’écrivain Boris Kochno, qui a été le secrétaire particulier de Serge de Diaghilev… Beaucoup ne sont plus de ce monde aujourd’hui » confie-t-il.