Les églises, un patrimoine à faire vivre
L’entretien des églises, leur usage au-delà des fins purement cultuelles… Autant de questions qui ont été posées à Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen.
L’ADM 76, l’Association des maires de Seine-Maritime, propose une série de trois rencontres entre élus et représentants de l’Église sur le thème : faire vivre notre patrimoine communal. La première a eu lieu mardi 6 février à la salle René-Prouin du Bourg-Dun où le maire Philippe Dufour a accueilli Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, Denis Merville, président d’ADM 76, et Charlotte Masset, vice-présidente au Département.
Cette dernière est à l’initiative de ces réunions qui avaient déjà eu lieu il y a une dizaine d’années sur le même thème. C’est donc de nouveau l’occasion d’aborder la question de l’utilisation cultuelle et culturelle des églises mais aussi d’évoquer toutes les difficultés pour les élus de boucler un budget pour le financement d’un chantier de restauration.
40 églises détruites en France
L’église reste un élément emblématique du patrimoine français. « Elle est le coeur de nos villages et peut aussi déchaîner toutes les passions » , déclare le maire Philippe Dufour. Mgr Lebrun a précisé quant à lui que laïcité et vie religieuse n’étaient pas incompatibles mais que la complémentarité nécessitait un dialogue constant entre le propriétaire des lieux, en l’occurrence le maire, et le locataire, à savoir le prêtre.
Quid de la démolition des églises comme ce fut le cas à Berville- en- Caux ? Depuis l’an 2000, 40 églises ont été détruites en France, bien peu selon l’archevêque de Rouen qui rappelle qu’actuellement la France compte 42 250 églises et chapelles dont 600 sur le diocèse de Rouen. Les rumeurs concernant la vente d’églises sont donc totalement fausses !
« Tous ces édifices ont traversé le temps et sont aujourd’hui le reflet de notre civilisation. Il est important d’avoir l’accord du prêtre lorsqu’une commune ou une association organise une manifestation dans une église. Nous nous sommes rendu compte que les paroles de certains chants étaient difficilement recevables dans un tel lieu dédié à la paix et à la fraternité » confie Mgr Lebrun
Charlotte Masset a admis que « les manifestations devaient rester dans l’esprit des lieux » mais qu’il serait bien désormais de pouvoir y organiser autre chose que des concerts : « Il faut que ces lieux, si onéreux à entretenir, puissent vivre au rythme d’expositions, de représentations théâtrales et autres manifestations culturelles » estime-t-elle.