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« Je ne pensais pas qu’une ROUTE DE BONNE-NOUVELLE. chose pareille pouvait arriver »

Les habitants de la route de Bonne-Nouvelle, dans le quartier du Pollet, ont ressenti la secousse liée à l’explosion du bâtiment de l’usine Saipol, de l’autre côté de la rue. Ils ont dû rester confinés chez eux, le temps de sécuriser le site industriel. T

- Camille Larher

Nombreux sont les riverains qui ont ressenti la secousse liée à l’explosion du bâtiment abritant un extracteur à l’usine Saipol, à Dieppe. Le tout accompagné d’un « gros boum », vers 11 h, comme le décrit Anthony Dehays, un des habitants du quartier du Pollet.

« J’étais dans ma chambre en train de regarder la télévision quand j’ai entendu un bruit sourd, explique le jeune homme. Ça a tremblé, je me suis demandé ce qui se passait » . Il confie avoir eu peur, notamment pour son jeune enfant âgé de 18 mois.

Les habitants confinés chez eux

Pourtant, cette usine il la connaît : « Mes grands-parents y ont travaillé. » À aucun moment, il n’a imaginé qu’un tel accident pourrait se produire. « Je ne pensais pas qu’une chose pareille pouvait arriver » , ditil, perplexe. D’abord, il sort dans la rue voir s’il ne s’agit pas d’un choc entre deux voitures. « Puis j’ai vu les pompiers partout, ajoute-t-il. À la télévision, ils commençaie­nt à parler d’une explosion à l’usine Saipol » . Route de Bonne-Nouvelle, les agents de la police municipale sont postés sur le macadam afin de veiller à ce que les habitants ne sortent pas.

Peu après 12 h 30, la préfecture avait établi un périmètre de sécurité de 300 m. Il a été demandé aux habitants de rester confinés chez eux, le temps de sécuriser le site. L’électricit­é a été coupée jusqu’en milieu d’après- midi. « J’ai vraiment eu peur, confie Anne Grenier, qui vit en face de Saipol depuis deux ans. Je me suis dit, ça y est, l’usine est en train de péter ! » .

Cette habitante buvait son café quand elle a entendu la détonation. Toute sa maison a vibré, les vitres, les meubles. Elle aussi pense dans un pre- mier temps à un accident de voitures. « Et en sortant, j’ai vu les flammes et la fumée » , raconte-t-elle.

En emménagean­t dans le quartier, Anne Grenier, âgée de 65 ans, ne se doutait pas que l’usine de traitement d’huile pouvait représente­r un danger. Elle vit dans une petite maison avec sa fille. Après le drame, elle se demande si les silos en face de chez elle pourraient exploser aussi.

« Le risque zéro n’existe pas »

« Pour l’instant, nous n’avons pas d’explicatio­n sur tout ça… » , souligne-t-elle en début d’après-midi, ce samedi 17 février. Quelques logements plus loin, Anaïs Lucas porte son jeune fils dans ses bras. Elle s’est rendue chez sa grand-mère qui habite route de Bonne- Nouvelle : « J’étais inquiète ! » .

Son père, Dominique Lucas, connaît bien le quartier. « On vit avec cette usine au quotidien, le risque zéro n’existe pas, le danger est partout, lance-t-il. Une enquête est nécessaire pour que ce type d’accident ne se reproduise pas » .

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