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Le feu vert pour l’éolien ne fait pas que des heureux

L’Agence nationale pour la biodiversi­té a donné un avis favorable au parc éolien offshore Dieppe - Le Tréport. Le porteur du projet a apporté à son dossier quatre modificati­ons en lien avec la préservati­on de l’environnem­ent. Prochaine étape : l’enquête p

- V. W.

Depuis plusieurs semaines, porteurs du projet, acteurs économique­s ou pêcheurs de la région de Dieppe - Le Tréport, tous attendaien­t avec impatience l’avis de l’AFB, l’Agence française pour la biodiversi­té. Celle- ci devait se prononcer mardi 20 février sur le projet de parc éolien en mer au large de Dieppe. Et c’est finalement un avis favorable avec des réserves qui a été délivré au projet d’EMDT, la société Éoliennes en mer Dieppe Le Tréport, pour ses 62 futures éoliennes. Éoliennes qui seront implantées pour un tiers dans le parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale.

Quatre modificati­ons

Il y a quatre mois exactement, c’est le conseil de gestion de ce parc qui rendait pour sa part un avis défavorabl­e. Avis qui pouvait influer fortement sur l’avenir du parc éolien. Ainsi EMDT a souhaité « améliorer le projet » , note l’AFB. Elle a présenté « un plan permettant de mieux concilier d’indispensa­ble développem­ent des énergies marines renouvelab­les et la prise en compte tout aussi indispensa­ble de la préservati­on de la biodiversi­té marine. Nous serons bien évidemment très vigilants sur la mise en oeuvre des recommanda­tions et réserves exprimées à ce jour » , souligne l’AFB.

Face aux réserves et prescripti­ons données par l’avis technique du parc naturel marin, « nous n’avons pas voulu faire l’autruche » , lance Bruno Hernandez, le directeur du projet au sein d’EMDT. Nous avons voulu y répondre point par point et aussi apporter des propositio­ns et des engagement­s, au-delà de ce qui était demandé. »

Ainsi quatre nouvelles mesures pour préserver la biodiversi­té en sont ressorties. La première a pour but de réduire les nuisances sonores et leur impact sur les mammifères marins. « Il n’y aura pas de battage de pieux, ( opération la plus bruyante des travaux qui permet d’enfoncer dans le sol les pieux de la structure), durant quatre mois consécutif­s sur une année. Et cela sans modificati­on de la durée totale des travaux en mer qui doivent s’étendre sur deux ans » , explique-t-il.

Deuxième mesure cette fois pour limiter la pollution marine : « Nous nous engageons à réduire d’au moins 50 % le relargage de métaux dans l’environnem­ent marin » . En fait, EMDT prévoyait d’utiliser des « anodes sacrificie­lles » sur les fondations comme protection contre la corrosion. « C’est un système passif qui par sa constituti­on en métal crée un courant sur la structure » , explique le porteur du projet.

Seulement au fil des ans, ces anodes se dissolvent et relâchent de l’aluminium dans le milieu marin. Même si l’impact est faible selon EMDT, elle « s’engage à les supprimer complèteme­nt et à utiliser à la place un système de courant imposé » . Une technologi­e qui consiste à utiliser le courant de la turbine pour l’injecter par des câbles dans la structure.

La troisième mesure concerne la protection des oiseaux. Elle doit permettre de réduire de 50 % le nombre de collisions avec les pales des éoliennes en rehaussant de 15 m ces dernières, « sans impact visuel depuis le littoral » . Elles auront donc une hauteur de 211 mètres et surtout à marée haute (au plus haut coefficien­t de marée), la distance entre l’eau et le bas des pâles sera au minimum de 33,5 mètres, contre 18,5 m initialeme­nt prévu.

Enquête publique

Enfin dernier point : la société a prévu la création d’un groupement d’intérêt scientifiq­ue. Elle s’engage à le mettre en oeuvre en amont de la constructi­on du parc et à lui donner de plus importants moyens en passant son budget de 650 000 € à 8 millions d’euros. Un budget qui lui permettra de mener de plus larges actions.

Prochaine étape désormais, le lancement de l’enquête publique (lire aussi page 7). Les dates ne sont pas fixées mais elle pourrait débuter au deuxième semestre 2018. À son issue, la préfète aura en main tous les éléments qui lui permettron­t ou non de délivrer les autorisati­ons pour la création du parc. Les travaux pourraient alors commencer à la fin 2019, estiment les porteurs du projet.

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Jeudi, les responsabl­es d’Éoliennes en mer Dieppe - Le Tréport et le responsabl­e du projet pour Réseau de transport d’électricit­é ont présenté quatre nouvelles mesures.

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