Les Inrockuptibles

Smoke Fairies

Wild Winter Enfin un disque de Noël qui ne sent pas le sapin et ne fout pas les boules.

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Full Time Hobby/Pias

Si la dénominati­on saisonnièr­e “Christmas album” n’était indiquée dans le dossier de presse, on ne se serait presque rendu compte de rien. Il y a bien ce Christmas without a Kiss en ouverture, mais l’orage électrique qui tournoie autour de sa belle mélodie flottante n’appelle pas forcément à la félicité. Et comme, en guise de Santa Claus, les Anglaises de Smoke Fairies ont choisi Captain Beefheart, dont elles adoucissen­t le Still Softly Thru Snow, on devine que ces contes hivernaux égrenés dans une atmosphère de blizzard ont d’autres ambitions que celle d’amuser les enfants. Les guirlandes vocales qui illuminent Circles in the Snow, Wild Winter ou l’emballemen­t final de Nothing to Divide Us n’ont rien d’artificiel, ni de volontaire­ment clinquant.

Depuis 2007, date de sortie de leur premier album, Katherine Blamire et Jessica Davies ont tellement chahuté l’écriture folk des origines – tout en s’inscrivant en plein dans la lignée anglaise, et donc un peu ensorcelée, du genre – que rien n’étonne à les voir transgress­er une tradition aussi codifiée. Encore trop méconnues, ces protégées de Jack White et de Richard Hawley mériteraie­nt vraiment qu’à cette occasion on découvre à grande échelle leur art délicat du clair-obscur, incrusté dans de sublimes ciels de traîne psychédéli­ques (Give and Receive), et dont l’écoute peut véritablem­ent rendre dépendant.

C’est le cas avec ce cinquième album, qui culmine en cette fin d’année comme l’étoile du berger, éblouit à chaque seconde, procure la sensation de s’extraire des pesanteurs pour traverser un pays de songes aux bras de deux fées dont on ne peut que tomber éperdument amoureux. Noël ou pas, Wild Winter bel est bien l’album de cette fin d’année. Voire, désormais, de toutes les autres. Christophe Conte

smokefairi­es.com

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