Les Inrockuptibles

Raphaële Lannadère

L. On a à son sujet beaucoup évoqué Barbara : ce nouveau disque célèbre une écriture intimiste et profondéme­nt originale.

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On est toujours déguisé, alors autant se déguiser. De cette façon, on n’est plus déguisé : l’aphorisme de Boris Vian pourrait convenir à Raphaële Lannadère, jadis simplement L. (en 2011, pour un premier album bardé de prix), prenant le large en oeuvrant pour les autres (Camélia Jordana) et incarnant en première instance une certaine chanson de qualité France, pour mieux en bousculer ici le concept. In fine, le brouillage de l’image convient idéalement à ce deuxième projet, conçu en premier temps en solitaire sur les contrefort­s des sommets provençaux, et soutenu par le chant, l’écriture et des musiques irisées et kaléidosco­piques.

Le chant, qui peut vaciller sur un registre de gracilité enfantine pour, quelques mesures plus loin, développer une ampleur inattendue, sur la pointe des cordes vocales mais toujours en puissance et dignité. L’écriture, qui permet de croiser un hommage à l’amie Lhasa et les amours rugueuses, à l’épreuve du quotidien ou carrément prohibées, fragiles comme un oiseau perdu dans les océans de plastique (Phtalates). Les musiques, dont la mise en forme a été confiée au bassiste Julien Perraudeau, ciselant une electro soyeuse, un fado au clair de lune et un piano pour cimetière marin. La tendresse pour atténuer le drame, le tout en une seule lettre. Mais de noblesse. Christian Larrède concerts le 11 décembre à Sannois, le 12 à Lignières, le 6 janvier à Toulouse

Tôt ou Tard

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