Les Inrockuptibles

Emotions and Math

Margaret Glaspy Une nouvelle venue parmi les femmes de tête du rock indé.

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MATO/Pias ais que devient Liz Phair, cette chanteuse américaine qui, au milieu des années 1990, incarnait le grunge en version blonde – plus glamour, plus fin, plus épilé, plus propre et plus pop-rock que les punkettes à l’hygiène douteuse des groupes en vogue à l’époque ? A vrai dire, on s’en fout un peu, et si on repense aujourd’hui à Liz Phair, c’est parce que le premier album de Margaret Glaspy enchante autant que les meilleurs morceaux de la suscitée.

Américaine, 27 ans, forte tête, Margaret Glaspy a commencé par suivre de brillantes études de musique, pour finalement tout oublier sauf l’essentiel : des mélodies, une voix, un son, des histoires à chanter, et la simplicité qui garantit l’intensité. On peut comparer ses chansons nerveuses et sans chichis à celles d’Aimee Mann, Fiona Apple, parfois Joni Mitchell, voire PJ Harvey.

Margaret Glaspy s’affranchit des références par sa voix, vive, soulful, rageuse et malicieuse en même temps, et sa Telecaster – une de ces guitares dont le son sec et sexy suffit à habiller des chansons, tant qu’elles sont simples et courtes, et celles de Margaret font rarement plus de trois minutes. Des petites tranches de la vie d’une jeune femme, des histoires d’amour fleur bleue avec des épines, douze chansons qu’on a toutes envie de se repasser en boucle. D’une séduction imparable et d’une indépendan­ce farouche, Margaret Glaspy chante comme une chatte qui ronronne tout en sortant les griffes, ou comme une fille qui vide son sac sur la table, sans qu’on sache si elle cherche son rouge à lèvres ou un flingue. Stéphane Deschamps

concert le 24 novembre à Paris (Le Pop Up du Label) margaretgl­aspy.com

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