Les Inrockuptibles

“rendre sa réalité au monde”

Frédéric Taddeï est de retour avec une nouvelle émission culturelle : Hier, aujourd’hui, demain. Il explique son désir de proposer une émission “intelligen­te et intelligib­le”. Quelles seront les autres principale­s différence­s avec ? Un peu à la manière de

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Aquoi va ressembler Hier, aujourd’hui, demain, votre nouvelle émission ? Frédéric Taddeï – C’est assez difficile de parler d’une émission qui n’a pas commencé car entre l’idée que tu en as et ce qui apparaît à l’écran, il y a toujours un monde. Mais, a priori, je suis parti pour faire l’inverse de Ce soir (ou jamais !). C’est-à-dire que l’on ne parlera plus de l’actualité, mais véritablem­ent des livres de nos invités. On va revenir aux idées, l’actu étant en ce moment particuliè­rement odieuse. Le nom de l’émission est une référence à un film de Vittorio De Sica (Ieri, oggi, domani). C’est l’idée que si tu veux comprendre le monde qui t’entoure, tu dois saisir pourquoi il est différent de ce qu’il était hier et t’interroger sur ce qu’il pourrait donner demain. Toutes nos émissions seront traversées par cette problémati­que.

Ce soir (ou jamais !) Il y avait du public, désormais il n’y en aura plus. Ça se passait sur un plateau de télévision où l’on voyait les caméras ou les maquilleur­s, on ne verra rien de tout cela. Tout sera plus abstrait. Ensuite, je veux que tout soit beaucoup plus pédago. Dans Ce soir (ou jamais !), le débat l’emportait souvent sur les livres des invités que l’on n’avait pas le temps d’interroger en profondeur. Là, j’ai envie de m’attarder sur leurs travaux. L’émission doit être intelligen­te et intelligib­le. Et j’aimerais bien qu’à la fin, on quitte le plateau et on sorte dans la rue.

Paris dernière Oui, typiquemen­t, j’ai envie de ce retour dans le réel. Par rapport à ce que j’entends ici et là, il y a une lecture de la réalité qui nous entoure qui me sidère. J’ai l’impression que l’on ne parle plus du tout de ce que vivent les gens, que tout a été hystérisé par les idéologies. On n’entend plus parler que de mondes fantasmés par les uns et par les autres. J’ai envie que cette émission puisse contribuer à rendre sa réalité au monde qui nous entoure. Le problème de la mensuelle, c’est que soit elle devient hebdomadai­re, soit elle disparaît. Je ne connais pas d’exemples d’émissions mensuelles qui le soient restées longtemps. Et puis une nouvelle émission a besoin d’être visée, calibrée pour être efficace. Au début de Ce soir (ou jamais !), lorsqu’elle était quotidienn­e, je pouvais peaufiner la formule d’un jour sur l’autre. Là, si je dois procéder à deux ou trois changement­s, je me retrouve déjà à Noël.

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