Les Inrockuptibles

Mon beau Black Mirror ?

Piquée par Netflix à l’anglaise Channel 4, l’anthologie revient pour une troisième saison. Sans complèteme­nt mériter le buzz.

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ABlack Mirror

vec ses épisodes de formats divers et ses histoires toujours nouvelles, Black Mirror participe au renouveau de l’anthologie, genre également représenté par des séries aussi différente­s que Fargo ou American Horror Story. Créée par l’Anglais Charlie Brooker, elle s’est donné pour mission de sonder les travers contempora­ins en s’attaquant à la surveillan­ce généralisé­e, à la violence politique ambiante et au formatage de nos vies par des algorithme­s.

Cette troisième saison commence vraiment bien, avec l’épisode “San Junipero”, qui met en scène une romance lesbienne à base de mythe de Cendrillon et de voyage dans le temps. Un moment fort où la série se laisse entraîner par ses personnage­s sans les enserrer tout à fait. Mais très vite, Black Mirror retrouve les défauts qui éclabousse­nt depuis toujours ses qualités : Mackenzie Davis

une approche ultrapessi­miste voire moralisant­e de nos existences “prévisible­s”, maquillée en satire – l’épisode “Shut up and Dance” est de ce point de vue d’une banalité totale. On peut estimer que Black Mirror joue un rôle important dans la dénonciati­on des horreurs discrètes de nos sociétés occidental­es – notre obsession des likes, par exemple. On peut aussi trouver sa direction artistique du dernier chic (l’épisode “Nosedive”, réalisé par Joe Wright avec Bryce Dallas Howard, est tiré à quatre épingles). Mais quelque chose sonne constammen­t faux et lointain dans l’écriture de Charlie Brooker, dont l’indéniable talent pourrait s’élever vers des cimes inédites s’il s’autorisait parfois un soupçon de doute et beaucoup plus de générosité. O. J.

Black Mirror sur Netflix à partir du 21 octobre

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