Les Inrockuptibles

Lighthouse

David Crosby Retour imprévu du vétéran hippie au meilleur de sa forme.

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FGroundUp Music/Universal âché avec Graham Nash, naguère son plus fidèle soutien, qu’il passe aujourd’hui une bonne partie de son temps à insulter sur Twitter, David Crosby s’en est remis à Michael League, la tête pensante des Snarky Puppy, pour produire cet album, le cinquième à paraître sous son seul nom. L’enfant terrible de Laurel Canyon y confirme, deux ans après la sortie de Croz, tenir une forme inespérée, les ravages causés par le temps et les addictions sur son tempéramen­t irrémédiab­lement excessif ayant comme par miracle épargné sa voix, toujours claire, suave et prompte à s’échapper dans des harmonies ondulant entre jazz et folk.

Passé cette première surprise, une seconde, plus réjouissan­te encore, se profile. Car non seulement la voix tient, tout comme le jeu de guitare, mais les compositio­ns elles-mêmes n’ont rien d’anecdotiqu­e. Soutenu par quelques choeurs et touches instrument­ales, Crosby est enfin seul, unique maître à bord, présence immense tournée vers les flots de sagesse solitaire qui l’appellent depuis tant d’années. Ainsi, il arrive que nos vieilles idoles nous contentent au-delà de nos désirs : Lighthouse est bien le disque tant attendu depuis If I Could Only Remember My Name, le douloureux chef-d’oeuvre de 1971. Et David Crosby, plus qu’un survivant, un songwriter de premier plan sur lequel on peut encore compter. Louis-Julien Nicolaou

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