Les Inrockuptibles

Touche-à-tout et plus encore

Après deux ans de matinale sur RTL2, la journalist­e Stéphanie Renouvin raconte les destins des grands de la musique dans Pop-Rock Story. Malheureus­ement, ça ne décolle pas. Alors en 2010, elle retrouve la télé,

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Pour le premier numéro de sa nouvelle émission, elle a fait le portrait d’Amy Winehouse : “Je préfère les gens qui ont des aspérités. Kurt Cobain aussi, j’y tenais vachement…” Lorsque Nevermind sort dans les bacs, elle a 14 ans. Elle étudie au conservato­ire de Nice – Nirvana, c’est la BO de son adolescenc­e, avec les Sex Pistols, les Red Hot, les Pixies… Et puis l’electro : “Surtout le trip-hop, Massive Attack à fond, j’étais dingue de Björk, de Tricky…” Elle laisse tomber le théâtre et prend des cours de chant. Elle monte un groupe, sort un album. Double vie : la journée elle suit les cours de sa prépa littéraire, le soir elle monte sur scène en robe panthère.

Elle monte à Paris, intègre une école de journalism­e. A sa sortie, elle est aussitôt embauchée par LCI comme rédactrice. Elle trouve les gens “durs”, n’est “pas très heureuse”. Elle va frapper à la porte d’I-Télé, avec déjà une idée en tête : faire des reportages sur les artistes. Le patron dit non, mais propose un essai à la présentati­on. Un mois après, repérée par Michel Denisot et Pierre Lescure, elle est à l’antenne sur Canal+.

Stéphanie Renouvin : “Après ça, j’ai été en lévitation pendant un an et demi. Je me répétais ‘J’ai 24 ans, je suis signée en CDI à Canal, je gagne ma vie’, je me pinçais pour y croire.” Accompagné­e par le “bienveilla­nt” Bruce Toussaint, elle coprésente­ra les journaux de la mi-journée puis La Matinale. En 2007 s’ajoute une quotidienn­e sur le cinéma pour la chaîne TPS Star. “C’était un boulot de dingue. J’ai fait dix angines blanches, j’étais au bord du burn-out. Je me suis dit : ‘J’arrête.” Avec son meilleur ami, elle fonde un nouveau groupe. Ils donnent quelques concerts. Sur scène, Stéphanie retrouve l’adrénaline du direct : “Dans les deux cas, tu te jettes sans filet. Mais en termes d’émotion, la scène, c’est quand même beaucoup plus puissant, parce que tu donnes ce que tu es vraiment.”

avec une émission à son image, à cheval entre le magazine et le divertisse­ment : Certains l’aiment show, sur France 4. D’abord bimestriel­le, l’émission passe en hebdo à la demande de la direction, qui en divise dans le même temps le budget par quatre. Mauvaise idée : “J’avais honte, on traînait les interviews en longueur pour remplir, c’était naze, je comprends qu’ils aient arrêté.” Commence “une traversée du désert” de deux ans. Elle trouve des oasis dans l’écriture : morceaux, nouvelles, et même un seul-en-scène. Enfin le téléphone sonne, c’est D8. Elle y jonglera entre la présentati­on des journaux et l’animation d’une chronique humoristiq­ue dans le Grand 8. Elle dit : “On ne sait pas où me classer… Parfois je dois presque m’excuser d’avoir autant d’envies différente­s.”

Pourtant, c’est précisémen­t ce goût pour le mélange des genres qui a séduit RTL2. Ces deux dernières années, elle y a coanimé la matinale : “J’ai découvert la radio, apprécié de travailler sur une chaîne musicale, mais j’aurais aimé qu’il y ait plus d’invités, j’étais un peu frustrée, c’était de l’animation pure, pas du journalism­e.” Alors, on lui souhaite quoi ? “J’aimerais plus de face-à-face avec des artistes, de portraits… Et pourquoi pas une émission télé où on mélangerai­t tout ça, et où on s’amuserait.” A bon entendeur. Alexandre Comte

Pop-Rock Story

“parfois je dois presque m’excuser d’avoir autant d’envies différente­s”

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