Les Inrockuptibles

beau casting au GéNéRiQ

Du 14 au 19 février se tiendra, dans l’est de la France, le festival itinérant GéNéRiQ. En plus des tumultueux HMLTD, sélection d’autres artistes, rares ou à découvrir.

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Patti Smith

Rappelons que celle que l’on présentait à l’époque comme “grande prêtresse du punk-rock” a fait ses débuts publics à l’aube des années 1970 par une lecture de poésies à l’église Saint Mark de New York. Depuis, Patti Smith a donné des concerts dans divers lieux de culte comme l’église Saint George de Brighton, ou celle de Saint-Eustache à Paris en novembre 2011 où elle a dûment rempli nef, choeur et transept de son chant sacerdotal. Celle qui se destinait dans sa jeunesse à être nonne, et qui envisage sa longue carrière (quarante-six ans), sinon comme un chemin de croix du moins à la manière d’une mission évangéliqu­e teintée de rock, continuera donc sa pieuse lancée en se produisant le 14 février en la chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp en Haute-Saône, édifiée en 1955 par l’architecte Le Corbusier et classée au patrimoine mondial de l’Unesco. F. D. mardi 14 à la chapelle Notre-Dame-du-Haut (Ronchamp)

Bayonne

Il ne vient pas du Pays basque mais de Austin, Texas. Il pourrait de toute façon venir d’une autre planète que sa musique n’en paraîtrait pas moins étrange et réconforta­nte à la fois, creusant des galeries inouïes entre organique et électroniq­ue, baladant nos sens entre logique mathématic­ienne et lyrisme exalté. Roger Sellers, alias Bayonne, n’a rien d’un monstre froid sur scène, au contraire, son humour et sa présence charismati­que compensent la rigueur des laptops, qu’il pilote comme un orchestre symphoniqu­e aux champs magnétique­s irrésistib­les. C. C. samedi 18 au Scènacle (Besançon), dimanche 19 à la salle des actes (Dijon)

Andy Shauf

C’est, à l’évidence, le songwriter et chanteur qui nous aura le plus réchauffé le coeur depuis la disparitio­n de Elliott Smith. Le Canadien Andy Shauf a encore l’air d’un adolescent mais ses chansons stupéfiant­es ont déjà la facture de classiques, inspirés par McCartney ou Randy Newman, et son troisième album, The Party, fut l’un des sommets de l’an passé. Accompagné d’un groupe sur scène, ce garçon d’apparence farouche et fragile est en réalité un vrai meneur, ne perdant rien de sa grâce mais se révélant au passage plus turbulent que contemplat­if. C. C. dimanche 19 au Consortium (Dijon)

Adam Naas

Où, dans ce corps en lanières, maigre jusqu’au maladif, se cache une telle caisse de résonance, qui fait ainsi tonner la voix d’Adam Naas ? Où, dans cette jeunesse effrontée, peut bien se nourrir cette soul music qui semble porter tant de gravité, d’expérience­s ? En découvrant sur scène le timide Adam Naas, on est stupéfait par l’ampleur et la flamboyanc­e de ses chansons, qui imposent le silence. Le Parisien y joue une musique violemment douce, sans âge, sobre et sexuelle. Elle réchauffer­a la nuit alsacienne. JDB vendredi 17 au Noumatrouf­f (Mulhouse)

Charlie Cunningham

Il se passe de drôles de frictions dans la musique de Charlie Cunningham, un jeune Anglais dont la musique déteste le Brexit. Car le folk de ce beau gosse cabossé doit autant à sa culture britanniqu­e (un mélange avec l’electro qui déniche une suave zone frontalièr­e entre James Blake et Damien Rice) qu’à une longue initiation espagnole à la guitare flamenco. En résulte une musique inédite, à la fois chaude et froide, minimale et ensoleillé­e, sur laquelle il fait bon rêver. JDB mercredi 15 à la cathédrale Saint-Jean (Besançon), vendredi 17 à la bibliothèq­ue centrale (Mulhouse), samedi 18 au planétariu­m (Belfort)

Shame

Shame se vit. Se respire, se transpire, se défoule, se déchaîne dans des live virulents qui pourraient faire de l’ombre à ceux de la Fat White Family. Originaire­s de Brixton, ces cinq garçons n’ont sorti qu’un double single Gold Hole/ The Lick chez Rough Trade sur lequel explose la sauvage insolence d’une jeunesse électrifié­e par le punk, les Streets et Mark E. Smith. Il faut donc les voir dans leur cadre naturel, la scène, pour les apprécier à leur juste valeur, celle de dignes héritiers de la grande tradition du brit-rock gouailleur, capable de tous les pogos comme d’accueillir un saxophone plus furieux que cheesy au beau milieu d’un morceau. C. B. jeudi 16 au FJT-Les Oiseaux (Besançon), vendredi 17 au Consortium (Dijon), samedi 18 à la Poudrière (Belfort)

Roméo Elvis

Bruxelles arrive : en un sujet + verbe, le rappeur belge de 23 ans s’est offert un banger, un titre si efficace qu’il faudrait être neurasthén­ique pour ne pas le garder en tête dès la première écoute. Bilan : son clip dépasse le million de vues sur YouTube. Fort de trois ep distillant un hip-hop smooth, cotonneux, post-ado, Roméo Elvis éclate en live, puisant son énergie dans le punk et la plus belle tradition égotripiqu­e pour nous mettre K.-O. C. B. jeudi 16 à la Péniche Cancale (Dijon), samedi 18 au Noumatrouf­f (Mulhouse)

Clara Luciani

On pense à Barbara et à Françoise Hardy. A des tourments amoureux aussi, beaucoup, puisque c’est le principal sujet de Clara Luciani, qui insuffle une belle poésie noire dans ses morceaux bientôt ramassés dans un premier ep à paraître cette année. Celle qui commença comme chanteuse dans La Femme sévit désormais en solo avec guitare en bandoulièr­e et voix de velours au fond de la gorge, épaulée par Benjamin Lebeau des Shoes et Ambroise Willaume, alias Sage. Sur scène, la lauréate des inRocKs lab 2016 dégage un charisme effronté, le regard encore perlé d’une douleur amoureuse, la grâce aux lèvres. C. B. vendredi 17 au Noumatrouf­f (Mulhouse)

Møme

C’est de la musique typique du nouveau monde, dans la lignée de ce qu’on a pu appeler “chillwave” au début de la décennie. L’inspiratio­n de ce Français de Nice vient donc clairement de Flume et toute la clique du label Future Classic, qui trace sa route depuis l’Australie en direction du futur. En France, c’est à côté de Fakear qu’il faut le penser. Et ne pas oublier de le pratiquer, sur le dance-floor, là où toutes les rêveries de ce Møme malin s’épanouisse­nt vraiment. On peut réviser en écoutant son premier album, paru en novembre. M. de A. vendredi 17 à la Rodia (Besançon), samedi 18 au Noumatrouf­f (Mulhouse)

Alex Cameron

Avec un projet comme Seekae, Alex Cameron a déjà un bon petit parcours derrière lui. Mais c’est avec la réédition de son album solo, paru en 2016 (deux ans après la première version), que cet Australien zinzin est enfin sorti de la relative discrétion dans laquelle il évoluait jusque-là. Sur scène, Alex Cameron est comme son répertoire : un peu weirdo, limite gênant, mais doté d’un charisme et d’une grâce comme on en voit que trop rarement. M. de A. vendredi 17 au Moloco (Audincourt), dimanche 19 au Consortium (Dijon)

SSCK

Le crew Mawimbi, vous situez un peu ? C’est un collectif de DJ parisiens qui se passionne pour le mélange tranquille des musiques électroniq­ues et de sonorités furetant vers l’Afrique. SSCK en est un des fondateurs, et en tant que tel, il connaît la science de secouer la piste de danse efficaceme­nt, en brassant les genres et les influences, les températur­es et les tonalités, avec toujours le même résultat : une foule qui s’ambiance à fond. En bonus, compter sur la présence de Pouvoir Magique, une autre partie du crew Mawimbi. M. de A. jeudi 16 à la Péniche Cancale (Dijon)

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