Les Inrockuptibles

des masses de succès

De la synthpop dépouillée des débuts aux hymnes de stade, le meilleur du groupe de Basildon.

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Speak & Spell (1981)

Démiurge premier et éphémère de Depeche Mode, Vince Clarke met ici au point son sens mélodique et fixe à jamais la ligne de conduite anti-disco du groupe. Un premier effort tout en candeur jusqu’à ce titre tiré du nom d’un jeu électroniq­ue pour enfant. Speak & Spell est un disque de synthpop plaisant. La voix de Gahan y est limitée, les instrument­s rudimentai­res, mais l’album recèle déjà quelques trésors comme Photograph­ic et l’entêtant Just Can’t Get Enough.

Black Celebratio­n (1986)

Depeche Mode s’offre une messe noire. L’écriture de Gore, auteur-compositeu­r désigné du groupe depuis A Broken Frame, monte d’un cran. Malgré le succès, les enfants de Basildon n’ont pas oublié d’où ils viennent et chantent leur dégoût profond pour l’Angleterre de Margaret Thatcher. Premier coup de maître.

Music for the Masses (1987)

Le groupe explore un peu plus en profondeur ses obsessions constructi­vistes entamées avec Constructi­on Time Again. L’album, qui s’ouvre sur un Never Let Me Down again wagnérien, hésite entre tubes dance (Strangelov­e), parabole SM (Behind the Wheel) et ballade gothique (Little 15). La propagande du groupe, elle, tourne à plein régime sur les stations de la bande FM.

Violator (1990)

Depeche Mode entame cette nouvelle décennie avec un disque monstre (dix millions de copies vendues). Coproduit par Flood, Violator fera de Depeche Mode un groupe de stades grâce à ses hymnes FM : Enjoy the Silence, Policy of Truth et Personal Jesus (titre inspiré par une bio de Priscilla Presley). Un titre heavy-metal pour une pochette ornée d’une délicate rose. Un apogée pop immortalis­é par un live ( 101) et un documentai­re signé D.A. Pennebaker.

Songs of Faith and Devotion (1993)

Depeche Mode revisite ses thèmes habituels (religion, domination, rédemption), cette fois à la sauce gospel et blues. Songs of Faith and Devotion révèle le son d’un groupe en train de perdre les pédales. C’est aussi le dernier album studio enregistré avec Alan Wilder. Après une tournée sublime mise en scène par Anton Corbijn, le groupe sera réduit à l’état de trio.

Playing the Angel (2005)

Après des années cantonné au rôle de chanteur, Dave Gahan parvient enfin à imposer trois chansons sur ce disque produit par Ben Hillier (Blur, The Horrors). Pour Depeche Mode, le bouleverse­ment est de taille. Plus tonique et moins introspect­if que les deux derniers albums du groupe ( Ultra et Exciter), Playing the Angel ouvre également l’ère de disques plus sages aux instants de grâce plus fugaces mais intenses ( Precious, John the Revelator).

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