Les Inrockuptibles

“quand je ne travaille pas, je ne sais pas quoi faire”

A New York, Soko bosse sur son nouvel album avec le producteur Patrick Wimberly. On l’a rencontrée pour débriefer.

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Cela fait combien de temps que tu es ici ? Soko – Je suis à New York depuis le mois d’août dernier. Au début, à cause de la promo du film ( La Danseuse de Stéphanie Di Giusto, dans lequel Soko tient le premier rôle et pour lequel elle a été nommée aux César – ndlr), je bossais une semaine par-ci, une semaine par-là. Mais en ce moment, je suis en plein dans l’album, je ne fais que bosser. L’album ne sortira pas avant septembre. J’ai encore besoin d’écrire et de me laisser surprendre. Tu travailles avec qui ?

Patrick Wimberly, qui est la moitié de Chairlift et qui a produit quelques morceaux pour Solange. En ce moment, il fait également le nouveau MGMT. Je l’ai d’ailleurs rencontré par Andrew VanWyngard­en. Après ça, on a commencé à travailler ensemble très naturellem­ent. Patrick produit mon album, donc, et il fait les basses et les batteries. Sinon, James Richardson, toujours de MGMT, a fait quelques guitares. J’ai une bonne petite équipe ! L’album va parler de quoi ? Tu t’es beaucoup livrée sur le dernier…

J’ai l’impression de le découvrir en ce moment, en le faisant. Je n’avais pas vraiment d’idée préconçue en démarrant.

J’avais juste un titre. Et souvent, je pars du titre puis je développe autour. Mais j’ai finalement changé de titre depuis. Qui est… ?

Je ne peux pas te le dire pour l’instant, j’ai encore trop peur de changer d’avis ! L’album n’est pas prêt du tout… Mais ce sera toujours aussi personnel et émotionnel. En gros, ça parle du présent, de là où j’en suis, tandis que dans My Dreams Dictate My Reality, le précédent, je regardais vers le passé pour ne plus en avoir peur. Je suis allée chercher mes vieux démons sous le tapis pour faire la paix avec eux. Venir à New York pour cet album, ça fait partie du processus ?

Ma vie est à Los Angeles. J’y ai mes habitudes, mes repères, mes potes. Je suis hyper bien là-bas. Je suis venue à New York pour sortir de ma zone de confort. Ici, je suis déstabilis­ée. Cette ville me rend un peu folle. Alors je ne fais que travailler. J’avais besoin de ça, sortir de ma routine, pour me lancer de nouveaux challenges. Je me suis même convaincue que je ne pouvais être avec personne de façon romantique en ce moment. Ce serait trop d’énergie. Etre intime avec quelqu’un, c’est comme être intime avec mon album. Je ne peux pas faire les deux en même temps. Ce serait une distractio­n trop grande.

Musicaleme­nt, quelle sera la nouveauté ?

Ce sera un peu plus shoegaze. Mais du shoegaze qui groove un peu ! Il y aura davantage de choeurs, aussi. Ce seront des chansons assez solaires mais avec des paroles plutôt tristes et solitaires. Je m’impose une réflexion sur cette solitude. Après autant d’exposition, c’était difficile de passer à l’isolement ?

Non, j’en avais vachement besoin. Quand tu fais un film avec une équipe de cinquante personnes en permanence autour de toi, et que tu enchaînes la promo, c’est vraiment fatigant. J’avais besoin de me retrouver… Et en même temps, je ne sais pas prendre un jour off ! Quand je ne travaille pas, je ne sais pas quoi faire. Tu te vois te poser, un jour ?

J’ai même carrément besoin de ça en ce moment. J’ai juste envie d’avoir une maison, des bébés et des chats. Et un petit studio. Mais je ne sais pas quand ça arrivera. propos recueillis par Maxime de Abreu

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single et clip Sweet Sound of Ignorance (Because)

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