Les Amazones d’Afrique

Premier album chatoyant et vivifiant d’un supergroupe africain tout entier acquis à la cause des femmes.

Nous voulons que le monde entier soit à l’écoute. Nous sommes écoeurées de voir les femmes souffrir de la violence. Dans le cercle familial, dans les zones de conflits, nous voulons que ces pratiques cessent. Nous sommes unies pour aider les femmes à aller de l’avant.” Ainsi s’exprime Mariam Doumbia (moitié du célèbre duo Amadou & Mariam), l’une des trois divas maliennes – les deux autres étant Oumou Sangaré et Mamani Keita – qui ont décidé, en 2015, de former un (super)groupe afin de clamer leur révolte face aux violences subies par les femmes à travers le monde. Baptisé Les Amazones d’Afrique, le projet a rapidement pris de l’ampleur et rallié plusieurs autres chanteuses-musiciennes, de générations différentes, parmi lesquelles Angélique Kidjo, l’étoile du Bénin, t Rokia Koné, la “rose de Bamako”.

Toutes originaires d’Afriques de l’Ouest (principalement du Mali), elles portent l’héritage de la musique mandingue mais, désireuses de bousculer les conventions et de remuer les consciences, le perpétuent avec une vigoureuse liberté de ton.

En témoigne avec éclat leur premier single, I Play the Kora, sorti en février. La kora, longtemps réservée aux hommes, est ici brandie fièrement par ces modernes amazones comme l’instrument symbolique de l’émancipation. Faisant écho à la Journée internationale des droits des femmes, paraît maintenant République Amazone, un premier album en forme de manifeste progressiste qui, suspendu entre Afrique et Occident mais inscrit de plain-pied dans la modernité, mêle différents styles (folk mandingue, blues, soul, funk, hip-hop…) au nom d’une même cause. Jamais larmoyant ni lénifiant, mais au contraire toujours chatoyant et vivifiant, le résultat, melting-pot impeccablement mis en relief par la production de Doctor L, réjouit de bout en bout.