Vincent Delerm, Photographies du 4 au 7 avril à la Philharmonie de Paris
Le spectacle tiré du dernier album de Delerm, A présent, est déjà l’une des choses les plus éblouissantes que l’on puisse voir actuellement. Avec ces quatre concerts programmés à la Philharmonie autour du thème de la photographie (les photos de Delerm y sont exposées en parallèle), le chanteur proposait une sorte de variation du show officiel, recentrant sa focale sur ses chansons les plus cinématophotogéniques et un dispositif de projection à plusieurs dimensions. Le voile de tulle, géniale trouvaille qui permet des transparences sublimes, le split-screen qui vient emmitoufler la salle toute entière, le photomaton sur scène où Delerm fait le zouave en direct pendant l’entrée du public, toute l’installation offre une vision kaléidoscopique du rapport ténu entre l’écriture, la musique et l’image que le plus ultrasensible des chanteurs français développe depuis des années. De l’explicite Martin Parr à son autoportrait (Le Garçon) illustré de photos de jeunesse en passant par le bouleversant Et François de Roubaix dans le dos illustré d’images de Ventura et Jobert, de ses titres les plus légers à ceux qui fendent le coeur en deux, Delerm zoome autrement sur son répertoire et c’est magique, burlesque, d’une drôlerie absolue et d’une finesse sans équivalent. Au duo habituel qu’il forme avec le virtuose Rémy Galichet venait s’ajouter pour l’occasion trois autres musicien(ne)s au violon, violoncelle et vibraphone/percussions, histoire de rendre cette série éphémère encore plus exceptionnelle. Christophe Conte