Les Inrockuptibles

femmes en danger : le choc The Handmaid’s Tale

Une autre grande série féministe et radicale arrive cet été en France.

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Arrivée en trombe trois mois après l’investitur­e de Donald Trump et dans l’entre-deux-tours brûlant made in France, The Handmaid’s Tale : la servante écarlate s’impose déjà comme l’une des séries de l’année, doublée d’un pamphlet politique radical – ici, la domination masculine et la tentation fasciste marchent main dans la main.

Cette adaptation du roman de Margaret Atwood paru en 1985 se déroule dans un futur dystopique où les femmes encore fertiles (alors que le taux de natalité est drastiquem­ent bas) sont esclavagis­ées par un état théocratiq­ue. Des couples de la classe dominante en mal d’enfants les violent. Elles portent un uniforme et sont encouragée­s à se surveiller mutuelleme­nt. La lecture leur est interdite.

Au milieu de ce chaos totalitair­e, Offred (Elisabeth Moss, puissante) vient de perdre son mari tandis que son enfant a été enlevé par le pouvoir. Comment survivre ? En se parlant toute seule mentalemen­t, tant qu’il est possible de le faire. La série respire, déambule, souffre avec elle, montrant comment le contrôle des esprits va toujours de pair avec celui des corps.

En phase dans sa mise scène avec l’étouffemen­t qu’elle dénonce (sa force pour l’instant, mais sa potentiell­e limite sur le long terme si cela devient un système), The Handmaid’s Tale bouleverse par sa structure. Parfois, quelques images d’un passé si proche et si lointain montrent l’héroïne dans la peau d’une jeune femme contempora­ine, tandis que le présent de la narration, lui, a l’allure d’un ancien temps cauchemard­esque. Tout pourrait nous être retiré à n’importe quel moment : voilà une définition de l’effroi. O. J.

The Handmaid’s Tale : la servante écarlate à partir du 27 juin, OCS

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