Les Inrockuptibles

Flotation Toy Warning

The Machine That Made Us Talitres

- Noémie Lecoq

Entre rock mélancoliq­ue et pop rêveuse, ces Anglais discrets et sous-estimés sont enfin de retour.

Dans le paysage pop anglais, les Londoniens de Flotation Toy Warning ont toujours fait figure d’anomalie, depuis leurs débuts dans les années 2000. Leur splendide premier album, Bluffer’s Guide to the Flight Deck, sorti en 2004, les apparentai­t clairement à des cousins américains comme Grandaddy, Flaming Lips ou Mercury Rev, pour leur orfèvrerie pop habilement mêlée à des rêveries psychédéli­ques. Treize ans plus tard, on constate que le groupe ne brille pas par sa prolificit­é (ce nouvel album a d’ailleurs failli ne jamais voir le jour), mais se rattrape sur le contenu. Ne pas se fier au mammouth qui orne la pochette, ni aux titres à rallonge de leurs dix nouveaux morceaux : ces Anglais méconnus n’ont pas sombré dans la lourdeur. Bien au contraire, The Machine That Made Us, leur deuxième album, continue de subjuguer par sa subtilité, ses choeurs presque irréels, son lyrisme bouleversa­nt, ou encore son équilibre fragile entre rock sombre (façon The National ou The Walkmen) et pop céleste digne de leurs héros.

Sans effort, Flotation Toy Warning parvient à capter l’attention sur de longues durées, en particulie­r sur les six minutes du magnifique Due to Adverse Weather Conditions All of My Heroes Have Surrendere­d, ou sur les douze minutes du morceau de clôture, The Mongoose Analogue. Elaborées entre Londres et le pays de Galles, où une partie du groupe s’est installée, ces dix épopées miniatures fourmillen­t d’arrangemen­ts minutieux et d’orchestrat­ions soignées (cordes, cuivres, piano, bidouillag­es divers et variés…). Ces artisans de la pop, injustemen­t méconnus, méritent de sortir de l’ombre.

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