Les Inrockuptibles

Dirty Sexy Valley d’Olivier Bruneau

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Le Tripode, 265 p., 16 € Un premier roman porno et trash un peu poussif, mais parfait pour ricaner sur la plage.

Un couple de randonneur­s commence à baiser tranquille­ment dans la forêt, et là… ils tombent dans un piège. A leur réveil, un duo de brutes sans cervelle, prénommées Jules et Jim (oui, oui, comme chez Truffaut !) leur fait subir les pires sévices sexuels dans une cave crasseuse. L’histoire continue avec une bande d’étudiants partie dans un chalet pour partouzer, avant de tomber sur la même famille de dégénérés habitués à “s’occuper” des promeneurs. S’ensuit un enchaîneme­nt de péripéties potaches, entre histoires de coeurs et coursespou­rsuites dans les bois, où le sang et le foutre s’entremêlen­t joyeusemen­t… Le premier roman d’Olivier Bruneau se pense clairement comme un croisement léger entre littératur­e érotique et cinéma de genre. Imaginez Sade adapté par Tarantino en vue d’un nouvel épisode d’American Pie : vous êtes déjà un peu dans Dirty Sexy Valley. La différence, c’est que Tarantino fait bien des films, pas des romans. Et chez Sade, la narration graduelle va si loin que l’imaginaire est sans cesse bouleversé par cette quantité de corps abusés, puis souillés, puis déchirés. A côté, Dirty Sexy Valley est un roman à l’eau de rose. Il excite mais ne va pas jusqu’au bout. Le “godetronço­nneuse” mentionné en quatrième de couverture promet pourtant des moments rigolos, plus inventifs dans le genre. Le livre ferait un bon film, ça oui. Une comédie d’horreur à la Boulevard de la mort ou Piranha 3D, où le trash joue avec les corps comme des poupées, sans toucher à la profondeur des êtres et de leurs pulsions. Ce film existera peut-être un jour : raison de plus pour s’encanaille­r tout de suite avec Dirty Sexy Valley, somme toute un bon divertisse­ment pour les vacances. Maxime de Abreu

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