Les Inrockuptibles

Oscar And The Wolf

Infinity Pias

- Romain Burrel

Après des débuts cotonneux, ce jeune Flamand surdoué tente une percée vers le r’n’b romantique. Sombre et effronté. Trois ans après Entity, premier album à la beauté trouble, Max Colombie, alias Oscar And The Wolf, bombe le torse. Epaulé par le Français Jeroen De Pessemier (ex-The Subs) et l’Américain Noah Breakfast (âme damnée de Ty Dolla $ign, Santigold ou Christine And The Queens), le musicien a troqué les vertiges de l’éther pour une came plus musclée : une EDM canaille teintée de beats priapiques et de synthés incendiair­es. But de la manoeuvre : foutre Bruxelles sur la carte du r’n’b sensible, défier sur leur terrain de jeu les Drake et autres Frank Ocean. Certaines compositio­ns d’Infinity passeraien­t d’ailleurs aisément pour des chutes de Channel Orange (Pretty Infiniti, Susato, Last Night, Queen). Pourtant c’est à Sade (la chanteuse, pas le divin marquis), que le Flamand tient à payer sa dîme : “Drake est une influence énorme pour moi. Mais récemment j’ai découvert qu’il s’était fait tatouer le visage de Sade. Maintenant, je comprends pourquoi j’aime autant Drake : il y a tellement de Sade dans sa musique !” Alternant contractio­ns

dance (Runaway), dancehall humide (Honey) et profondes caresses (Last Night), Colombie livre de sa voix chaude ses fantasmes goth les plus sombres mêlés de sperme, de larmes et de glitter. Tremblez !

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