Les Inrockuptibles

Confident royal de Stephen Frears

Avec Judi Dench, Ali Fazal (G.-B., E.-U., 2017, 1 h 52)

- Serge Kaganski

L’amitié entre la reine Victoria et son serviteur indien dans une indigeste pâtisserie sentimenta­lo-satirique.

The Queen, le retour. Après Elisabeth II, en 2006, Stephen Frears s’intéresse ici à Victoria, du moins à la dernière partie de son règne, quand la seule chose qui l’animait encore était son serviteur indien, un certain Abdul Karim. Une relation où perçait de l’amitié, puisque la reine alla jusqu’à apprendre des rudiments d’indien et d’islam. Les deux s’entendiren­t si bien qu’ils s’attirèrent les foudres de la haute caste du personnel royal et de l’héritier du trône. C’est du moins ainsi que le raconte Frears sans qu’on sache exactement son degré de conformité ou de liberté avec la vérité historique. Ce qui est sûr, c’est que le cinéaste en profite pour tacler gentiment le ridicule et la désuétude des usages monarchiqu­es. Critique assortie d’un message consensuel sur les bienfaits de l’ouverture à l’autre et des échanges culturels, le tout avec des moyens conséquent­s :

Confident royal est un film cossu, où l’argent se voit. C’est aussi une comédie pas toujours franchemen­t hilarante, la cible et les moyens de l’atteindre étant un peu rebattus. Et, comme dans Miss Daisy

et son chauffeur (1989), de Bruce Beresford, la bienveilla­nce est ici teintée de paternalis­me postcoloni­al. De ce gros pudding, on retient surtout Judi Dench en honorable lady fatiguée par les simulacres de la monarchie et le corset du vieux monde.

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