Les Inrockuptibles

Un écrin au goût d’Orient

- I. V.

Situé derrière le jardin Majorelle, l’édifice ocre se fond dans le décor. Les architecte­s du Studio KO (Karl Fournier et Olivier Marty) ont utilisé les matériaux et techniques du pays, en leur insufflant une certaine modernité. Au milieu du mur de briques de Tétouan, qui évoque subtilemen­t la trame d’un tissu, un étroit passage s’ouvre sur un espace baigné de lumières colorées. “Un clin d’oeil aux vitraux de la chapelle de Vence décorée par Matisse,

que le couturier adorait”, précise Karl Fournier. Tout comme la fontaine encadrée de murs verts,

“façon zellige”, est une allusion à la tradition architectu­rale du Maroc. L’ensemble est épuré, contempora­in et marocain, selon le souhait de Pierre Bergé. On pénètre ensuite dans la salle d’exposition principale, une pièce noire du sol au plafond. La robe Mondrian, le caban, les tenues russes… Cinquante modèles des archives YSL rayonnent dans l’obscurité. De temps à autre, des silhouette­s en mouvement s’invitent sur les murs, des croquis apparaisse­nt, tandis que la voix du couturier retentit. Dessins, photos et cabinet de curiosités complètent la galerie hommage. Le reste du bâtiment abrite un espace d’exposition temporaire (d’abord consacré au peintre orientalis­te Jacques Majorelle), une bibliothèq­ue de recherche, un café et un auditorium. Car, contrairem­ent au musée de Paris entièremen­t dédié au couturier, ce “pôle culturel marocain” se servira de la notoriété de Saint Laurent pour rayonner et présenter d’autres artistes.

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