Les Inrockuptibles

LINDSTRØM De la Terre vers l’espace, de la techno vers le disco, et retour

It’s Alright Between Us as It Is Smalltown Supersound Des idées plein la tête, le Norvégien continue de visiter le cosmos sur un cinquième album qui trahit un sens inné de la fête.

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LINDSTRØM N’AVAIT PLUS SORTI D’ALBUM SOLO DEPUIS “SMALHANS”, en 2012, et on commençait à sérieuseme­nt s’inquiéter. D’autant que l’on n’avait pas été complèteme­nt convaincu à l’écoute de son dernier single (Closing Shot) ou de Runddans, dernier projet en date enregistré auprès de Todd Rundgren et Emil Nikolaisen. C’est donc avec un certain enthousias­me que l’on accueille ce

It’s Alright Between Us as It Is a priori fidèle à l’univers mis en place par le Norvégien depuis le mitan des années 2000 : de la chanson titre à Under Trees, l’ambition est toujours la même mais le son est mouvant, Lindstrøm réussissan­t à séduire ici en oscillant entre mélodie et répétitivi­té, dans un évident désir de synthèse. On y entend des synthés qui ne cessent d’emprunter leur grammaire au disco, des réminiscen­ces 80’s et des ritournell­es qui ne rêvent que d’espace tout en ne perdant jamais de vue le pouvoir fédérateur d’une pop-song – la présence au chant de Frida Sundemo, de Jenny Hval et de Grace Hall, une habituée, renforce en cela ce sentiment d’immédiatet­é et d’efficacité. Shinin, mis au point au côté de cette dernière, est d’ailleurs l’immense tube de ce cinquième album. Un peu comme si Lindstrøm faisait son coming-out pop une bonne fois pour toutes, comme s’il souhaitait renouer avec tout ce qui avait fait le succès d’un titre tel que Baby Can’t Stop en 2009 : un son catchy, un refrain entêtant et béat, un sens du groove chaleureux et une euphorie qui semble bien décidée à ne jamais vouloir retomber.

Mais ce It’s Alright Between Us as It Is ne serait rien d’autre qu’un best-of rénové si Lindstrøm n’en profitait pas également pour expériment­er et s’essayer à de nouveaux univers, fourmillan­t d’idées neuves et osées. Bungl (Like a Ghost) en est l’exemple ultime, avec cette ambiance plus hypnotique et malsaine que ce à quoi ce bon vieux Hans-Peter nous avait habitués. Façon pour lui de préciser que son album s’écoute aussi bien avec les jambes que la tête ? Une façon, surtout, de rappeler que sa musique a toujours été en équilibre entre deux mondes, terrestre et spatial, techno et disco. Maxime Delcourt

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