Les Inrockuptibles

Destroyer

Ken Dead Ocean/Pias

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Le douzième album de Destroyer fait la part belle aux sonorités froides et synthétiqu­es. Autant de réminiscen­ces de The Cure. Dan Bejar nous parlait récemment des groupes qu’il écoutait plus jeune, tous européens, britanniqu­es pour la plupart. Il citait The Cure, qu’il se repassait en boucle ces derniers temps, et craignait que cette nostalgie latente n’évolue en syndrome régressif plus problémati­que. Il évoquait également Ken, son douzième album studio sous le pseudonyme Destroyer, affirmant que son entourage aux Etats-Unis et au Canada pensait que le nom de ce disque avait quelque chose à voir avec le mec de Barbie. Il suffit pourtant d’un coup d’oeil à l’esthétique brute et cold-wave de la pochette pour dissiper tout soupçon. Quant à cette tendance au retour à la musique qui l’obsédait adolescent, Bejar l’explique finalement par une attention nouvelle portée aux sonorités froides des batteries, à la texture des synthés et aux harmonies rythmiques. “Avec Josh Wells, qui est à la fois producteur sur ce disque et batteur de Destroyer, nous nous sommes employés à mettre toutes ces parties en avant”, se souvient-il. Ken s’impose donc comme l’une des oeuvres les plus glaciales et synthétiqu­es de l’ample discograph­ie de Dan Bejar, qui nous entraîne encore ici dans le dédale de sa poésie sinueuse et lumineuse à la fois, à l’image du sublime Sky’s Grey, qui ouvre le disque de la façon la plus grandiose qui soit. Comme un souvenir filmé en Cinémascop­e. François Moreau

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