Les Inrockuptibles

Nouvelle Tête

A 23 ans, ce garçon moderne est une des nouvelles plumes à suivre de près dans le stand-up français.

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ROMAN FRAYSSINET EST FAN DE ZIDANE parce qu’il faut toujours, dit-il, “être le Zidane de son domaine”. Il est également fan de Céline Dion – peut-être la trace de ses années passées à Montréal, d’où il est revenu diplômé de l’Ecole nationale de l’humour. C’est en partie là-bas qu’il a taillé ce style intense et tendu, dans la pure tradition nord-américaine, à travers lequel il pose un regard plein d’absurdité sur le monde qui l’entoure.

Dans sa discipline, Roman Frayssinet cite également quelques héros : Dave Chappelle, Adib Alkhalidey et, comme beaucoup de gens de son âge, Louis C.K. “Il a changé

ma perception de l’humour, raconte-t-il. Mais je n’arrive plus à le regarder depuis les accusation­s soulevées contre lui récemment.” Double choc pour le jeune humoriste : Gilbert Rozon, président du festival Juste pour rire, avec qui il a travaillé entre Montréal et Paris, est accusé d’agressions sexuelles au même moment. La rupture est immédiate car, pour Roman Frayssinet, “l’éthique passe avant tout”. Avec lui, il ne faut donc pas s’attendre à des vannes lourdes sur les rapports femmes-hommes, ni à des piques humiliante­s envers telle ou telle communauté. Son sens de l’absurde se fixe plutôt sur des banalités de la vie, qu’il observe d’un oeil halluciné, comme sous drogue. Roman Frayssinet raconte d’ailleurs sa “révélation” sous champi il y a deux ans, les excès de weed à Montréal, sa détestatio­n de la coke, ses extases sous MD – pour lui, des expérience­s “pour jouer avec les perception­s et

briser certaines barrières”. Et peut-être entretenir ce qu’il appelle sa “folie mystique”, grâce à laquelle il peut discuter avec des gens dans sa tête. Oui.

Roman Frayssinet est né il y a vingt-trois ans à L’Haÿles-Roses, en banlieue parisienne. Il grandit avec un père

“très travailleu­r”, une mère “très drôle” et un grand frère “très charismati­que”, qui le pousseront à croire en sa vocation précoce d’humoriste puis à s’envoler pour Montréal, où il travailler­a pour le festival Juste pour rire avant d’intégrer l’Ecole nationale de l’humour. La suite se passe actuelleme­nt sous nos yeux, à Paris. Maxime de Abreu Alors Stand-up à partir du 26 janvier à Paris (Nouvelle Seine), les vendredis et samedis à 20 heures

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