LE HÉROS DE LA SEMAINE
Tom Rapp RIP
La nouvelle de la disparition de Tom Rapp, à l’âge de 70 ans, n’a pas fait de bruit. Pourtant, avec son groupe Pearls Before Swine, il a signé deux des albums cultes du psychédélisme US :
One Nation Underground (1967) et Balaklava (1968), publiés sur le label d’avant-garde ESP-Disk. Présenté sous des pochettes reproduisant des tableaux de Jérôme Bosch ou Bruegel l’Ancien, bardé de références ésotériques, de la mythologie grecque à Tolkien, le folk introverti et parfois impénétrable de Tom Rapp était alors serti d’instruments anciens, de bruitages, de choeurs tombant du ciel, et appartenait à la même famille de parias que Bill Fay, de ces trésors obscurs que les fétichistes se refourguent sous le manteau. C’est tardivement que les albums de Pearls Before Swine (les deux premiers, puis ceux des seventies sortis chez Reprise) et ses disques solos, reparaîtront à la lumière. Leur radicalité et leur douceur mêlées résonnent alors auprès d’autres jeunes folkeux non alignés comme Damon & Naomi ou Devendra Banhart, et au sein de la nébuleuse post-rock. Entre temps, Tom Rapp a lâché la guitare pour devenir avocat, mais à l’appel général il reviendra sur scène en 1997, vingt ans après avoir décroché. Un ultime album,
A Journal of the Plague Year, sortira en 1999. Il comprenait le titre
The Swimmer, dédié à Kurt Cobain.