My Wonder Women d’Angela Robinson
Avec Luke Evans, Rebecca Hall et Bella Heathcote (E.-U., 2017, 1 h 48)
Où l’on apprend que la superhéroïne a été enfantée par un trouple. Arrivant moins d’un an après la sortie du premier film consacré à la plus célèbre des superhéroïnes, MyWonderWomen tente de raconter l’origine du personnage en s’intéressant à la vie de son créateur, le psychologue William Moulton Marston. Ou devrait-on dire ses créateurs tant le film démontre que la véritable entité qui se cache derrière Wonder Woman n’est pas celle d’un auteur mais bien d’un trouple composé de William Marston (Luke Evans), de son épouse Elizabeth Marston (Rebecca Hall) et d’Olive Byrne (Belle Heathcote), étudiante en psychologie, fille d’Ethel Byrne et nièce de Margaret Sanger, deux féministes radicales. Mêlant théories de psychologie, triolisme amoureux, censure gouvernementale, BDSM
– le trouple en était adepte – et détecteur de mensonge – Marston en est l’inventeur –, le film emprunte un trajet trop alambiqué pour parvenir à ses fins. On sent une totale inadéquation entre son régime de production
– sa réalisation impersonnelle, maladroite et sans finesse aucune, ses moyens limités – et le côté résolument anticonformiste, haut en couleur et libertin de sa matière première. Malgré un fort potentiel, My Wonder Women effleure la pensée – sur le féminisme, la société américaine de l’époque, la tension entre domination et soumission – sans jamais être en mesure d’en produire véritablement. Le film se limite en fin de compte à une partie d’action-vérité entre un couple de professeurs débauchés et une candide étudiante. Il y avait vraiment mieux à faire.