What Time’sUp is it?
Une jeune journaliste obèse intègre un groupuscule féministe radical. Dietland est déjà prometteuse.
Dans la flopée de nouvelles séries qui inondent les écrans à intervalles très (voire trop) réguliers, Dietland est l’une des plus intrigantes. Sa créatrice, la quinquagénaire Marti Noxon, a traversé les vingt dernières années de la télé américaine depuis sa participation majeure à Buffy contre les vampires jusqu’à la création de UnREAL. Elle adapte ici le premier roman de Sarai Walker, racontant l’histoire de Plum Kettle (Joy Nash), une jeune journaliste dont le travail consiste à répondre au courrier des lectrices d’un magazine féminin pour ados à la place de sa patronne (Julianna Margulies, de retour après The Good Wife).
Plum est obèse et l’obsession du poids et de la beauté traverse les deux premiers épisodes de Dietland, avec un ton à la fois acerbe et doux qui lui donne son charme progressiste, à défaut d’une grande originalité. Il y a pourtant un autre aspect à la série, autrement plus fort, le recrutement de Kettle par un groupuscule féministe qui multiplie les actes violents contre des hommes accusés d’avoir commis des agressions sexuelles ou des viols. Une sorte de brigade de femmes prônant la violence – encore davantage que dans la regrettée Sweet/Vicious, qui mettait en scène des “justicières” sur un campus – dont les apparitions dans ces deux premiers épisodes de Dietland sont encore trop sporadiques pour créer vraiment du sens. On attend avec impatience que dans la suite de la saison, Noxon s’en empare frontalement, avec la noirceur potentielle que le sujet impose. Le contexte Time’sUp donne aux séries une responsabilité singulière dans ce qu’elles représentent et fantasment. Dietland est attendue au tournant.