L’enchanteresse

Entre folk, electro et dream-pop, Bon voyage de la Française MELODY’S ECHO CHAMBER est un ravissement. L’album de la reconstruction après une période de doute et un grave accident.

ON PARLE SOUVENT DU SYNDROME DU DEUXIÈME ALBUM, cette période où un artiste essaie de composer une suite à son premier succès sans décevoir les attentes et sans renoncer à ses propres idéaux. Pour Melody Prochet, alias Melody’s Echo Chamber, la gestation de ce deuxième album a été particulièrement compliquée et semée d’embûches. Elle a d’abord passé du temps sur un projet qu’elle a fini par abandonner pour repartir de zéro. En 2017, l’année de son trentième anniversaire, elle a subi un grave accident et annulé sa tournée. “Dans la seconde partie de ma vingtaine, il y a eu une ribambelles de cassures, d’expériences plus tristes et désenchantées que légères, jusqu’à mes 30 ans. Une année difficile, mais celle du fameux rebond, de la résilience.”

Six ans se sont ainsi écoulés entre la sortie de son premier album et la suite, intitulée Bon voyage. “Je tenais à ce que la page soit blanche quand on a commencé Bon voyage, mais je suis marquée, infusée de toutes mes expériences passées en studio depuis que j’ai 18 ans. J’ai gardé Shirim, qui date de 2014, comme un lien, un pont entre deux vies.” Ce morceau de clôture est la conclusion parfaite à un trip en tapis volant qui panse les plaies les plus profondes.

Entre folk boisé, electro savante et dream-pop charnelle, cette chanteuse inventive parvient à rendre palpables ses émotions, sans se cacher derrière des