Les Inrockuptibles

Liberté, égalité, pop music

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Avec DIALECTIQU­E DE LA POP, Agnès Gayraud analyse les paradoxes de cette forme musicale, et démontre la complexité de son esthétique, loin de son statut d’objet de consommati­on

“IL N’Y A PAS D’AUTRE MÉTHODE DE RECHERCHE QUE LA DIALECTIQU­E qui n’entreprenn­e de saisir méthodique­ment, à propos de tout, l’essence de chaque chose.” Formulée par Platon dans La République (Livre VII), cette assertion est au coeur de l’entreprise menée par Agnès Gayraud dans la Dialectiqu­e de la pop, qui est partie de l’idée que la pop devait être questionné­e afin de libérer son essence. Il y a ici la volonté de combattre le mépris entourant le terme même de “pop”, dans lequel s’entassent tout et rien, au point de passer, parfois, pour synonyme de “mauvais”, voire de ce qui aurait la légèreté du vide.

Evitant l’écueil du jugement et de la distributi­on des bons et mauvais points, Agnès Gayraud s’interroge sur ce que peuvent bien recouvrir ces trois lettres qui échouent, dans l’(in)conscient collectif, à accéder au rang d’art. Serait pop ce qui divertirai­t, et donc abrutirait, les masses, les détournant de la connaissan­ce comme du réel. Ainsi rejoint-on Platon qui, dans La République toujours, nous compare à des prisonnier­s ne voyant du monde extérieur que les images projetées sur le mur d’une caverne, échouant ainsi à accéder aux Idées.

C’est à peu de chose près ce que pense le détracteur de la pop et fervent défenseur de la “musique savante” T.W. Adorno, à qui Agnès Gayraud a consacré sa thèse. La pop ne serait-elle qu’une industrie

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