Les Inrockuptibles

A quel prix se vouer ?

- Nelly Kaprièlian

Les deuxièmes sélections des prix littéraire­s viennent de tomber et on s’inquiète. Mis à part deux ou trois titres dans chacune, le reste des romans semble avoir été pioché au hasard ou à l’aide d’un pendule. Surtout celle du Goncourt : hormis David Diop pour Frère d’âme (Seuil) ou Pauline Delabroy-Allard avec Ça raconte Sarah (Minuit) – même si c’est un premier roman – le choix des autres titres ressemble, au mieux, à un accident – Tobie Nathan, Thomas B. Reverdy, François Vallejo, Paul Greveillac… Sérieuseme­nt ? Où sont les meilleurs textes de la rentrée ? Un peu plus, peut-être, sur la seconde liste du Médicis. Mais à peine sur celles du Femina et du Renaudot qui de toute façon devraient se tirer dans les pattes pour récompense­r Le Lambeau de Philippe Lançon, l’un des grands succès de l’année sorti... en avril ! Dommage. Car cette année, les parutions de l’automne ont plus que jamais besoin des prix pour trouver un lectorat. Les chiffres des cent meilleures ventes de la rentrée française, sur sept semaines, sont terrifiant­s, voire alarmants. Le n° 1,

Les Prénoms épicènes d’Amélie Nothomb, atteint les 76 000 ventes (très loin de ses anciens best-sellers), Jérôme Ferrari affiche 35 000 ventes pour A son image, et Maylis de Kerangal 29 700 avec Un monde à portée de main. Ceux qui suivent, et qui ont pourtant bénéficié d’une couverture médiatique massive, plafonnent autour de

5 000 exemplaire­s. Il semblerait que les temps changent.

Et pas vraiment pour le mieux.

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