Les Inrockuptibles

Halloween de David Gordon Green

Avec Jamie Lee Curtis, Judy Greer (E.-U., 2018, 1 h 46)

- T. R.

Les portes grincent, les fenêtres claquent… On l’a déjà vu cent fois. La franchise Halloween a bizarremen­t réussi à laisser planer autour de cet énième come-back une attente extrêmemen­t forte, grâce à un anniversai­re (40 ans “jour pour jour”, donc le 31 octobre pour ceux qui suivent) et deux guests de luxe : John Carpenter, qui compose pour la première fois la musique d’un film qu’il n’a pas réalisé ; et Jamie Lee Curtis, première scream queen de la saga, qui a passé les quatre dernières décennies à refuser des ponts d’or (et même tenter d’organiser la mort de son personnage). Tout ça pour marquer quoi ? Rien, sinon l’obsolescen­ce intégralem­ent consommée du mythe Halloween : intégralem­ent, au sens où plus aucune espèce d’ironie méta, de réécriture réflexive ne semble pouvoir faire vibrer ces plans mille fois vus de portes de placards, de fenêtres pavillonna­ires, de couteaux de cuisine et de cintres qui frémissent. C’est du déjà-vu des plus ennuyeux, cette fois sans possibilit­é de redoubler encore le fond, et renverser une machine exténuée. Ce n’est ni la faute de Carpenter (qui aurait pu se fouler un peu plus qu’en collant un beatbox à sa BO de 1978, certes), ni celle de Curtis (qui tente un truc de survivalis­te exaltée par le retour de son bourreau), ni même celle de David Gordon Green (totalement miscasté : vous avez vu un film d’horreur d ans son CV ?), mais celle d’une industrie à court d’épices, pour qui il est grand temps de cesser de servir cette soupe au potiron.

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