Le grand casse
A l’annonce du rachat des magazines du groupe Mondadori, ses journalistes s’inquiètent de passer à la moulinette REWORLD MEDIA, connu pour pratiquer mélange des genres, flicage et horaires exponentiels.
“AMBIANCE MALSAINE”, “CULTE DE LA TERREUR”, “cadences effrénées”, “burn out à répétition”…. Les ex-salariés des magazines du groupe Reworld Media ne manquent pas de mots pour décrire les conditions de travail qui furent un temps les leurs. Et c’est ce qui attend certainement les journalistes des magazines Grazia, Télé Star, Sciences & Vie, Auto Plus, ou encore Closer, en passe d’être rachetés par Reworld.
Le 27 septembre dernier, le groupe français créé en 2012 et l’éditeur de presse italien Mondadori, à qui appartiennent ces titres, ont entamé des négociations exclusives pour la vente de ces magazines. Un accord qui propulserait l’entreprise aux 185 millions d’euros de chiffre d’affaires au premier rang des groupes de presse. Et mettrait en péril la situation des quelque 700 salariés.
Un an après sa naissance, Reworld a très vite acquis Marie France, Gourmand ou encore Vie pratique. En 2014, la société s’est emparée de huit titres du groupe Lagardère ( Maison & Travaux, Pariscope, Be, Auto Moto, Campagne décoration, Union, Mon Jardin & Ma maison, Le Journal de la maison). Mais ces médias ont bien changé une fois passés sous la coupe de Reworld. Et pour cause, la stratégie de la société vise à se débarrasser des journalistes pour les remplacer par des “chargés de contenus”. De 90 journalistes, ils sont passés à cinq. Be et Pariscope ont cessé de paraître en kiosques. Chez Reworld, on ne parle pas d“articles” mais de “contenus”. Comprendre : de courts textes publicitaires payés au préalable par des marques, aussi appelés par le groupe des “OPS” (opérations spéciales). Soit, plus communément, du “brand content”. Et quand ces textes ne sont pas rédigés par des salariés, ils sont sous-traités à des agences spécialisées.