Vladimir Cauchemar
Vladimir Cauchemar
Une collab de 6ix9ine sur Aulos, des concerts incroyables et des tournées en mode go fast : les derniers mois sont passés à toute blinde pour le producteur.
MON HISTOIRE COMMENCE AVEC UN TWEET DE MON AMI ORELSAN. Et très vite, ça s’est transformé en mème, le morceau et le clip passaient autant sur BBC 6 Music que chez Hanouna, les gens se sont approprié le truc. Certaines personnes ont cru que c’était moi dans le clip de Aulos. Comme sur Wikipédia où j’ai encore 56 ans et où je suis professeur de flûte.
Après il y a ce featuring sur Aulos que j’ai reçu de 6ix9ine, ça marchait hyper bien. C’est fou cette rencontre entre un squelette et le poney du hip-hop américain. On l’a rencontré pendant la Coupe du monde, le jour où le Mexique s’est fait sortir. On l’a vu dans sa chambre d’hôtel, on a cru que sa mère venait de mourir. Il était effondré. Quand on y repense, on a vécu deux jours d’une intensité incroyable, et là on suit ses frasques judiciaires et on se dit qu’on était avec lui il y a peu – on a du mal à se dire que c’est la même personne. On a fait un clip en un peu plus d’une journée. Il ressemblait à un gamin, mais dès qu’on a allumé la caméra c’était une autre personne. On marchait avec lui dans la rue, il était suivi par des hordes de gamins.
Une anecdote dingue : pour Fefe, son énorme hit avec Nicki Minaj, il a fait le bridge dans un studio qu’il nous a demandé de trouver à Paris. Là, on entend le morceau et on demande qui c’est. Il nous répond : “Mais c’est Nicki !” Trois semaines après, leur morceau était à 300 millions de vues sur YouTube.
Depuis ce featuring, j’ai envie de poursuivre les expérimentations, ne pas faire que des instrus. J’aime bien qu’il y ait deux versions en une, ça me rappelle les maxi 45t qu’on écoutait avant. Mon objectif pour 2019 est de sortir beaucoup de morceaux, peut-être une sorte de trilogie “flûte”, et de passer à autre chose. Je suis très content que le rap français ou enfin francophone m’ait accueilli, ça me fait hyper plaisir. Je pense à des gens comme Lomepal ou Roméo Elvis. C’est une musique que j’écoutais quand j’étais petit à Belgrade, et que j’aimais beaucoup. Aujourd’hui, j’adore me retrouver à Planet Rap sur Skyrock. Mais je n’exclus pas de rebosser avec des Anglais ou des Américains non plus.
Et puis il y a eu les tournées avec mon camarade français Sylvere. On voyage à deux, uniquement en voiture, on prend les bolides que les dealers utilisent pour les go fast. Notre voiture de référence, c’est l’Alfa Romeo Giulia Veloce Q4, une caisse de malade. Quand on roule, on écoute Niska à fond les ballons. On a fait un concert de fou à Dijon à la rentrée, même en Serbie je n’avais jamais vu ça. Les gens étaient totalement dingues. J’ai hâte de faire les gros festivals cet été, avec des nouveaux titres. En janvier, je serai à Londres avec Ed Banger, Sebastian, Myd, Pedro Winter. C’est une bonne façon de commencer l’année !