Les Inrockuptibles

Oh my God !

- Léo Moser

Les dieux ancestraux continuent leur guerre secrète dans l’Amérique moderne, dans une deuxième saison mal foutue.

Il aura fallu attendre deux ans pour que la saison 2 d’American Gods voie le jour. En cause, une gestation proprement chaotique, qui aura vu ses deux créateurs, Bryan Fuller et Michael Green, quitter le navire après en avoir écrit les six premiers épisodes. Accusant un retard de six semaines sur le planning et un dépassemen­t de budget de 30 millions de dollars, la production est obligée de raboter la saison, ne conservant que huit épisodes sur les dix prévus. Pire, le scénariste appelé pour remplacer les deux créateurs au pied levé est à son tour remercié en plein tournage, refilant la patate chaude à un réalisateu­r et une productric­e parachutés showrunner­s. Le résultat est à l’image de cette genèse tourmentée : rapiécé et mal fichu. Si la première saison avait su s’emparer brillammen­t de la mythologie farfelue du best-seller de Neil Gaiman, dans lequel des dieux ancestraux livrent une guerre secrète aux déités modernes d’une Amérique panthéonis­ée, les deux premiers épisodes de la seconde saison peinent à renouveler les enjeux d’une intrigue qu’on a fini par oublier. On retrouve Mr Wednesday (Ian McShane) et Shadow Moon (Ricky Whittle), toujours affairés à unifier les anciens dieux, toujours dans l’optique de livrer une bataille sans merci aux divinités modernes. Exactement comme dans la première saison, mais en moins bien. Et si demeurent quelques éclats formels, eux aussi hérités de la mise en scène envoûtante de la première saison, ils ne permettent pas de rehausser ces deux épisodes inauguraux sans saveur, que plombe un divin ennui.

American Gods de Jesse Alexander, avec Ian McShane, Ricky Whittle, Emily Browning. Saison 2 sur Amazon Prime

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