Band Apart
Band Apart Crammed Discs/L’Autre Distribution
Crammed Discs réédite la quasi-intégralité du corpus de Band Apart, éphémère groupe franco-américain eighties ayant navigué entre post-punk et electro-pop.
BRÈVE MAIS MARQUANTE, L’AVENTURE DE BAND APART a démarré en 1979, à la suite de la rencontre entre la chanteuse et poétesse américaine Jayne Bliss et le musicien français Medor Mader, plus communément appelé Mader. Alors installée à New York, Jayne Bliss gravite dans le sérail artistique underground, donnant des lectures de poésie avec des amis musiciens tels que Bill Laswell ou Don Cherry. Elle participe également au Zu Manifestival, organisé à Manhattan en octobre 1978 dédié aux styles de rock les plus aventureux. De son côté, Mader, ancien assistant de Michel Magne, vit dans une communauté de musiciens près de Marseille où il côtoie l’iconoclaste Hector Zazou par le biais duquel il rencontre l’Américaine.
Entre eux deux, l’entente est immédiate et ils se mettent rapidement à faire de la musique. Après avoir donné forme à une première mouture de Band Apart à Marseille, ils partent à New York, dans le loft de Jayne Bliss, qui sert à la fois de logement, de studio et de galerie d’art. La journée, ils s’immergent dans leur musique, elle chante et écrit les paroles tandis qu’il compose et jongle entre guitares et claviers. La nuit, ils sillonnent la scène, de concerts en clubs. Réalisés avec le batteur Barclay Holmes et le bassiste
Kevin Fullen, quatre morceaux sont bientôt mis en boîte. Via Hector Zazou (encore lui), ils arrivent dans les oreilles de Marc Hollander, qui a fondé le label Crammed Discs en 1980. Enthousiaste, ce dernier décide de sortir les morceaux sous forme d’un ep. Simplement intitulé Band Apart, ce disque introductif, très dense, paraît en septembre 1981 et révèle un post-punk sombre et lancinant, dont le splendide Strainer.
Enregistré entre Paris et Londres durant l’été 1982, avec un nouveau batteur (Maxime Fiorani), le premier album du groupe, Marseille, sort en 1983. En émergent la spectrale chanson-titre et O My Beautiful Song, longue et entêtante comptine carillonnante. Lorsque l’album sort, Mader et Jayne Bliss ont déjà pris des chemins distincts. On la redécouvre aujourd’hui avec bonheur grâce à cette réédition, qui comprend les quatre morceaux du ep et cinq morceaux de Marseille (sept, dans la version digitale) – seul The Lesson, qui ouvrait l’album, manque à l’appel.