Décevants prix de littérature dramatique
Au Conservatoire national supérieur d’art dramatique avait lieu, le 14 octobre, la remise du grand prix de littérature dramatique et de littérature dramatique jeunesse. Organisé par Artcena, Centre national des arts du cirque, de la rue et théâtre, dépendant du ministère de la Culture, l’événement a pour lui de défendre les autrices et les auteurs d’aujourd’hui, rappelant, si nécessaire, que l’écriture dramatique est littérature.
Six auteurs et autrices d’horizons et de statuts très différents étaient en compétition. D’un premier texte, Transe-Maître(s), d’Elemawusi Agbedjidji au best-seller du théâtre contemporain Wajdi Mouawad avec Tous des oiseaux, en passant par des auteurs plus ou moins installés, Pauline Bureau et Samuel Gallet. Et qui le jury a-t-il choisi sur l’insistance de son président Christophe Rauck qui s’en est vanté sur scène lors de la remise des prix ? Le seul qui n’en avait pas besoin, le maître du storytelling à l’américaine, du pathos et des bons sentiments : Wajdi Mouawad pour la littérature dramatique. Pour le grand prix de littérature dramatique jeunesse, c’est le beau Noircisse de Claudine Galea qui a été choisi. Qu’a donc fait le jury pour être à ce point aveugle et sourd à la beauté poétique et tragique d’Elemawusi Agbedjidji ou à l’intense radicalité littéraire de Samuel Gallet ? Le jury étudiant a, quant à lui, fait preuve de plus d’acuité littéraire en nommant Pauline Bureau et Claudine Galea.
A bon entendeur.