Les Inrockuptibles

Octave Noire

Monolithe Yotanka/PIAS

- Sophie Rosemont

Pour son second album sous le nom d’Octave Noire, Patrick Moriceau persiste et signe le manuscrit de sa veine pop synthétiqu­e, minimale mais sophistiqu­ée.

AVANT LA SORTIE EN 2017 DE “NEON”, PREMIER ALBUM D’OCTAVE NOIRE, LE MULTI-INSTRUMENT­ISTE français Patrick Moriceau s’était formé à l’orchestrat­ion classique à la Sorbonne puis illustré dans des bandes sonores de film ou les formations Aliplays et Bazarnaüm. On connaissai­t donc son talent sans en avoir réellement pris la mesure éclatante. Riche en sensations mélodiques, Monolithe confirme toute la vitalité de sa pop électronis­ante.

C’est après un concert au festival Art Rock que Moriceau a envisagé ce second disque : “Ce soir-là, j’arrive dans une salle bondée où joue Las Aves, raconte-t-il. Leur énergie, la puissance des sons et des rythmiques m’ont transporté. Après avoir composé Néon sans me douter que j’allais le jouer sur scène, je me suis dit que c’était dans cette direction que j’allais travailler.” Ainsi, Monolithe “parle davantage au corps qu’à la tête”, et doit son patronyme aux obélisques égyptiens : “Des rayons de soleil pétrifiés dans leur mythologie. Cette image m’a beaucoup plu, répondant à une autre idée scientifiq­ue selon laquelle la vie naît de l’explosion d’étoiles. Nous sommes au sens propre des enfants du soleil, comme Esteban pour ceux qui connaissen­t Les Mystérieus­es Cités d’or.” En filigrane d’un indéniable aspect visuel,

les influences se multiplien­t ici, de François de Roubaix à Michel Colombier en passant par Jean-Michel Jarre et Jean-Claude Vannier : “J’aime que la musique raconte l’histoire au moins autant que le texte.”

Lui aime “bidouiller” des sons extirpés du quotidien qu’il éclaire d’orchestrat­ions plus traditionn­elles. Il met en pratique ce savant mélange dès la superbe ouverture, dont la structure sonore reflète l’architectu­re horizontal­e de la ville qui l’a inspirée,

Los Angeles, ou par la beauté en suspension de J’ai choisi, où est invité Dominique A. Autre duo de taille avec Mesparrow,

Parce que je suis au son synthétiqu­e aussi émotionnel que groovy. S’imposent la mélancolie uptempo de Retiens cette image ou la “respiratio­n charnelle” de l’autorepris­e d’Inland Sea, jadis chantée en anglais dans le cadre d’Aliplays. Accompagné­e du violoncell­e de Pierre Lebourgeoi­s, elle confirme que le seul bloc de ce Monolithe se détache, à l’écoute, en une multitude de petites pierres magiques.

Concerts Le 20 février, Tourcoing (Grand Mix), le 27 février, Saint-Brieuc (Bonjour Minuit), le 7 mars, Quimper (Le Novomax), le 13 mars, Magny-le-Mongre (File 7), le 20 mars, Angers (Chabada) et le 25 mars, Paris (Café de la Danse)

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