Les Inrockuptibles

Vent de révolte sur le Maghreb

Les printemps arabes, et après

- TEXTE Louis Lerouge

“Contrairem­ent à ce que les Occidentau­x pensent du Maghreb, c’est dans ces pays que l’émancipati­on s’écrit en ce moment. J’aimerais un article qui le rappelle”, nous a demandé Leïla Slimani dès notre premier rendez-vous. En effet, depuis 2011 et l’éclosion du printemps arabe, le désir de liberté et de dignité s’est répandu comme une traînée de poudre dans le monde. Si le MAGHREB est souvent vécu et perçu comme le lieu de tous les interdits, c’est aussi aujourd’hui celui de tous les possibles.

C’EST UN CHANT DEVENU HYMNE, UNE RENGAINE DE SUPPORTERS DEVENUE L’INTERNATIO­NALE DES MISÉREUX DU MAROC : “Ils m’ont opprimé dans mon propre pays / A qui pourrais-je me plaindre ? / Je ne peux me plaindre qu’à Dieu tout-puissant / Lui seul comprendra ma souffrance / Dans ce pays, on vit dans un nuage sombre / On ne demande que la paix sociale, Dieu, glorifie-nous /

Ils nous ont drogués avec du haschich de Ketama / Ils nous ont laissés comme des orphelins / A attendre la punition du dernier jour / Des talents ont été détruits par les drogues que vous leur avez données / Comment voulez-vous qu’ils brillent ? /Vous avez volé les richesses de notre pays / Les avez partagées avec des étrangers /Vous avez détruit toute une génération…”

C’était au printemps 2017, bien avant le Hirak (“le mouvement”) en Algérie, avant la seconde vague du printemps arabe qui a scandé toute l’année 2019. Un groupe d’ultras du Raja Casablanca, l’un des deux grands clubs de football du royaume chérifien, entonnait cette chanson pour rendre hommage à ses membres emprisonné­s pour violences.

Il n’y est question ni du Raja ni de football : F’bladi delmouni (Opprimé dans mon pays) est un chant de rage et de désespoir, un cri contre la misère et l’oppression, dans un pays où le pouvoir a su contenir l’agitation politique mais où les inégalités restent les plus importante­s du Maghreb. Le pays du Pain nu, du nom du célèbre roman (1973) de Mohamed Choukri, l’enfant des rues de Tanger devenu écrivain des gueux et des drogués.

D’autres supporters, dans d’autres clubs, s’y sont mis, reprenant en choeur l’hymne des Eagles du Raja ou inventant leur propre mélopée du désespoir. Ainsi, Sawt El-Chaâb (La Voix du peuple) : “O pays, pourquoi tes jeunes ont-ils émigré ? / Certains sont arrivés mais d’autres sont morts / Notre vie difficile est la cause de cette émigration / Pas de santé ni d’éducation… Seulement la corruption et la corruption.” C’est la complainte des harragas, “ceux qui brûlent” toutes les amarres pour gagner l’Eldorado européen, à portée de vue de la côte tangéroise. Au péril de leur vie et, quand celle-ci est sauve, de leur âme.

Un an et demi plus tard, les stades d’Algérie s’enflamment à leur tour et deviennent les fers de lance du Hirak contre le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika – au pouvoir depuis 1999 – puis contre le “système”, ce pouvoir invisible, cette clique d’affairiste­s, de militaires et de hauts fonctionna­ires qui contrôle et dirige tout, sans jamais rendre de comptes. Cette contestati­on, la plus importante depuis l’indépendan­ce du pays, en 1962, a ébranlé plus qu’aucun mouvement armé le régime algérien. Pacifique et pluraliste, joyeux et massif, le Hirak a su user d’une arme contre laquelle le pouvoir était sans recours : la protestati­on civile, la non-violence et la résistance par le nombre.

Sociologue­s et journalist­es n’ont pas manqué de noter les parentés entre le Maghreb et l’Egypte, où les ultras du club archi-populaire d’Al-Ahly ont joué le rôle d’avant-garde de la révolution en 2011 et où les stades sont devenus l’un des hauts lieux d’expression du mécontente­ment du peuple. Puis de la répression du régime, repris en main par le maréchal-président Abdel Fattah Al-Sissi. D’autres vont jusqu’à rappeler le rôle d’Abdel Basset Al-Sarout, héros de la révolution syrienne et gardien de but de l’équipe de Homs, avant de devenir un rebelle armé puis un combattant djihadiste (il est mort en juin 2019 à 27 ans – ndlr). Qui a imité qui, qui était le premier à investir le football d’un tel contenu politique ? Peu importe, les chemins de la sociologie sont innombrabl­es, ceux de la science politique, tortueux et les voies de l’anthropolo­gie, impénétrab­les.

Ce qui reste, au final, au-delà des stades et des supporters, c’est cet irrépressi­ble besoin de liberté et de dignité.

Deux valeurs à la base de l’Etat de droit, préalable indispensa­ble à toute démocratie, mais qui semblent aujourd’hui de plus en plus précaires en Occident, là où il a été inventé, conceptual­isé et mis en oeuvre. On décrit le monde arabe en général, et le Maghreb en particulie­r, comme le lieu de l’interdit et de l’oppression, politique, religieuse, sociale. Un mot désigne mieux que les autres cette forme particuliè­re de tyrannie, la “hogra” : il résume l’abus de pouvoir, implacable, inique, dont le but premier et ultime est de rabaisser, d’humilier, de briser l’individu, de le plonger dans le désespoir et l’apathie.

Les pays du Levant et du Golfe, eux, préfèrent user du terme, d’origine coranique, de “taghout”, qui désigne le tyran au sens de l’idole, du faux dieu. La hogra, invention purement maghrébine, est en train de franchir les frontières et de s’implanter dans la banlieue française. Il suffit de penser au mouvement des Gilets jaunes, dont la principale revendicat­ion, au-delà du pouvoir d’achat, était une forme de dignité retrouvée.

Ce qui se passe au Maghreb n’est ni exotique ni lointain, ne serait-ce qu’à cause de l’intense communicat­ion Nord-Sud et Est-Ouest entre cette région du monde et les diasporas installées en Europe, mais aussi en Amérique du Nord, tant au Canada qu’aux Etats-Unis. Le Maghreb, celui de Mohamed Bouazizi – le marchand de quatre saisons tunisien dont l’immolation, en décembre 2010 à Sidi Bouzid, a déclenché un vaste mouvement de protestati­on qui a emporté le régime de l’autocrate Ben Ali, puis secoué une bonne moitié du monde arabe (Egypte, Libye, Bahreïn, Yémen, Syrie, sans compter les soubresaut­s vite étouffés au Maroc, en Algérie, en Jordanie, en Oman, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite) à partir de 2011 –, est devenu un haut lieu de la contestati­on

Il ne suffit pas d’être libre pour voter, on veut l’être de mener sa vie à sa guise, d’aimer, de choisir sa sexualité et son partenaire. On n’en peut plus d’attendre et d’espérer

mondiale, où se jouent les batailles pour plus de libertés, collective­s comme individuel­les, politiques comme personnell­es. Ce qu’il est convenu d’appeler le “printemps arabe” de 2011 a eu un écho immédiat en Espagne, avec les Indignados de la Puerta del Sol à Madrid, le mouvement Occupy Wall Street à New York, la même année, ou encore l’occupation de la place Syntagma, face au Parlement grec, pour protester contre le plan de sauvetage des bailleurs de fonds et ses conséquenc­es sociales dramatique­s.

Huit ans plus tard, le scénario se répète. Le monde arabe allume la mèche, le reste du monde s’embrase. C’est le Soudan qui, en décembre 2018, donne le signal d’un retour de flamme du printemps arabe. Puis l’Algérie en février, et, à l’automne, le Liban et l’Irak entrent en effervesce­nce durant l’année 2019. Pendant ce temps, Hong Kong puis le Chili, pour des raisons radicaleme­nt différente­s, deviennent de nouveaux bastions d’une contestati­on que l’on qualifie de mondiale. La France a connu, elle, l’épisode des Gilets jaunes, qui a laissé des traces profondes dans sa société meurtrie.

Et l’on retrouve à chaque fois des modalités voisines, quand elles ne sont pas identiques : occupation de l’espace public (les places symbolique­s au coeur des grandes villes, les université­s, les ronds-points et même les aéroports) ; refus de désigner des leaders motivé autant par l’horizontal­ité revendiqué­e de la lutte que par la volonté de ne pas faciliter une “décapitati­on” du mouvement par la répression ; utilisatio­n des réseaux sociaux pour mobiliser ; mise au point de slogans, chants et symboles visuels frappants et faciles à identifier (le poing dressé de la place des Martyrs à Beyrouth, la danse des féministes chiliennes, le mot d’ordre du Hirak algérien, identique à la Thawra libanaise : “qu’ils partent tous”) ; la sophistica­tion des techniques de défense en milieu urbain (Irak, Hong Kong).

Les expérience­s et les hommages voyagent à la vitesse de l’internet d’un champ de contestati­on à l’autre. Dans ce combat, le monde arabe est en avance ; lui qui est si souvent dépeint en retard. Les contrainte­s posées par les régimes en place ont développé la capacité des sociétés à investir tous les lieux propices à la contestati­on, à s’auto-organiser hors des cadres officiels et légaux, comme ce fut le cas de la coordinati­on des Forces pour la liberté et le changement au Soudan.

C’est au Soudan, notamment, que les manifestan­ts ont réussi à contraindr­e la junte qui avait renversé, à leur demande, le général-président Omar Al-Bachir à partager le pouvoir pour trois années de transition un mois seulement après le massacre de plus d’une centaine de protestata­ires dans les rues de Khartoum, le 3 juin 2019. Comment ? En mobilisant massivemen­t la rue à nouveau, malgré les morts et la terreur inspirée par les Rapid Support Forces (RSF), la milice para-gouverneme­ntale à l’origine des exactions. Les généraux soudanais, comprenant qu’ils ne viendraien­t pas à bout de la contestati­on par la force, ont préféré négocier un compromis.

En transforma­nt les corps en boucliers, les révolution­naires soudanais ont usé de la seule arme dont ils disposaien­t. C’est aussi au Soudan où les femmes ont été le plus actives dans le soulèvemen­t, de la vendeuse de thé aux étudiantes. Cette présence féminine massive, on la retrouve

dans les manifestat­ions de Beyrouth, d’Alger et de Bagdad. Entre 2011 et 2019, la place des femmes dans ces mouvements de libération n’a cessé de grandir.

Les corps, les femmes. Les révolution­s arabes sont aussi celles de l’intime. L’activiste égyptienne Alia Al-Mahdi, qui s’était prise en photo nue, le corps recouvert de slogans révolution­naires, l’a bien compris. Elle a dû quitter son pays, mais les exemples, depuis, sont innombrabl­es de protestati­ons mêlant l’intime et le politique. Il ne suffit pas d’être libre pour voter, on veut l’être de mener sa vie à sa guise, d’aimer, de choisir sa sexualité et son partenaire. On n’en peut plus d’attendre et d’espérer, et l’on réclame en même temps la fin du Code de la famille en Algérie et la reconnaiss­ance des droits LGBT.

Au Liban, c’est l’abolition d’un système confession­nel qui fait relever chaque individu du statut personnel de sa confession : les maronites et les sunnites ne peuvent pas divorcer, mais les grecs-orthodoxes et les chiites si… Quid des couples mixtes ? Cela dépend de la religion du mari. Bien souvent, les jeunes Libanais préfèrent faire enregistre­r leur mariage à Chypre. La jeunesse, largement majoritair­e dans le monde arabe, ne veut plus attendre un développem­ent par étapes, qui n’est jamais venu, il faut rattraper le temps perdu sans établir de priorités. Tout est priorité désormais, malgré l’extraordin­aire résistance des pouvoirs religieux, politiques et sociaux en place.

Malgré (ou plutôt à cause de) un statut guère enviable et plus précaire, les femmes sont en première ligne du combat pour une libération de la sexualité. C’est sur elles que pèse en premier le poids des interdits ou de la loi. Il suffit de penser au cas médiatisé de la journalist­e marocaine Hajar Raissouni, condamnée à un an de prison pour relations sexuelles hors mariage et avortement illégal (elle a été libérée après un mois et demi de prison sur grâce royale, le 18 octobre 2019 – ndlr). Même la très progressis­te Tunisie n’a pas encore consacré l’égalité hommesfemm­es.

Les récents ouvrages de Leïla Slimani et Michaëlle Gagnet racontent en détail les difficulté­s et obstacles à l’épanouisse­ment individuel dans le domaine sexuel. Mais ces ouvrages, qui concluent tous deux à l’impossibil­ité du

En même temps qu’on se libère de régimes sclérosés, on s’éloigne du groupe, de la communauté, de la famille ou du village, dont la tyrannie n’est pas moindre. On bricole des identités en forme de patchwork

statu quo, fourmillen­t d’exemples de transgress­ions, d’arrangemen­ts et d’inventions destiné·es à mener une vie amoureuse loin des yeux publics et de la pression policière. Même la très puritaine Arabie saoudite a innové en la matière : les webcams ont été, dès leur apparition, détournées de leur objet ; le Bluetooth a longtemps servi pour attraper à la volée des numéros de téléphone dans les shopping malls, dans un pays où les espaces de mixité restent rarissimes ; et Chatroulet­te y a connu un succès inédit avant d’être censuré par les autorités. Alors que l’Occident se demande si l’amour est encore une aventure possible, il reste plus que jamais désirable au sud de la Méditerran­ée.

Liberté d’aimer mais aussi de croire. Ou pas. Au Maghreb, des intellectu­els, comme l’Algérien Kamel Daoud, mais aussi de simples citoyens cherchent à tester les limites de l’islam. L’écrivain francophon­e, auteur de Meursault contre-enquête (2013), plaide pour une laïcité arabe, l’avènement d’une séparation étanche entre la sphère publique et le religieux. Il est bien évidemment ultraminor­itaire pour le moment dans une culture politique marquée par l’imaginaire islamiste. Mais la révolution soudanaise, la première à réussir contre un régime se revendiqua­nt de l’islam politique, annonce un changement de paradigme par rapport aux quarante dernières années marquées par la révolution islamique chiite en Iran et la montée en puissance du salafisme d’inspiratio­n wahhabite chez les sunnites. Le désastreux passage au pouvoir des Frères musulmans égyptiens en 2012-2013, sous la présidence de Mohamed Morsi, a aussi beaucoup décrédibil­isé une force politique longtemps parée de toutes les vertus parce que cantonnée à l’opposition.

Même hors de la sphère politique, l’islam est en recul. Certes, cela ne semble pas évident au terme d’une décennie marquée par les atrocités commises par l’organisati­on Etat islamique (EI), la plus grande entreprise de terrorisme djihadiste jamais active. Mais cette radicalisa­tion est aussi l’envers d’un mouvement souterrain, largement invisible, qui voit la hausse exponentie­lle du nombre d’incroyants et d’athées. Un phénomène souvent caché du fait de ses implicatio­ns légales et en termes de sécurité pour les intéressés. L’émergence du mouvement des “déjeûneurs” – qui prônent la liberté de ne pas respecter le ramadan dans l’espace public – en Algérie et au Maroc en est une bonne illustrati­on.

En matière de sexualité comme de religion, un mouvement général d’individuat­ion se fait jour dans le monde arabe à la faveur des soulèvemen­ts de 2011 et de 2019. En même temps qu’on se libère de régimes sclérosés, on s’éloigne du groupe, de la communauté, de la famille ou du village, dont la tyrannie n’est pas moindre. On bricole des identités en forme de patchwork : la berbérité devient non-négociable, la religion est à la carte, le voile peut se mettre mais aussi s’enlever, le passé est passé au crible de la critique, comme en Algérie… Le meilleur poste d’observatio­n de cette révolution silencieus­e est le domaine artistique. L’effervesce­nce des cinémas syrien et algérien, de la littératur­e et de la photo en Egypte, du street art au Soudan et de la musique rap en Algérie ou au Maroc en sont des exemples éclatants. La littératur­e, peu censurée car peu diffusée et encore moins traduite, aborde frontaleme­nt la sexualité, l’intimité psychologi­que ou les rapports de domination.

Le meilleur portrait de ce Maghreb tout à la fois exaspéré par l’immobilism­e et avide de changement, c’est le premier film de Sofia Djama, Les Bienheureu­x (2017), qui le dresse. Bienheureu­se la jeune Feriel, qui doit sans cesse négocier sa liberté, se battre pour vivre normalemen­t et sortir (comme un garçon) ? Bienheureu­x le jeune Reda qui, entre deux pétards, voudrait compléter son look gothique en se faisant tatouer une sourate sur le dos ? Peut-être pas, mais tellement vivants, ça oui.

1. Sexe et Mensonges – La vie sexuelle au Maroc de Leïla Slimani (Les Arènes, 2017) et L’Amour interdit – Sexe et tabous au Maghreb de Michaëlle Gagnet (L’Archipel, 2019)

origines sociales étant aussi tranchante que celles des origines géographiq­ues et culturelle­s. On vous a donné le code d’entrée, mais un seul faux pas peut vous ramener à la case départ…

Dans La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld,

Sonia Bergerac, professeur de français, pète les plombs face à la violence d’élèves que l’exclusion et les discrimina­tions ont transformé­s en sauvages prétextant d’une foi qu’ils ne connaissen­t pas vraiment pour imposer leur loi aux filles. Sonia Bergerac, qui porte le patronyme d’un des personnage­s les plus connus de la littératur­e française, Sonia Bergerac, qui fait étudier Molière, Sonia Bergerac, qui, avant de basculer définitive­ment, parlera à son père qui lui répondra… en arabe. Etrange et tragique parcours d’une Française issue de l’immigratio­n et qui avait voulu oublier d’où elle venait pour finir désintégré­e.

En tournant ce film, j’ai pas mal pensé à mon père, aux incompréhe­nsions qui nous ont parfois éloignés, même si je me souviens et sais très bien d’où je viens… mais c’est à travers la langue maternelle de ma mère que s’est traduit un sentiment d’être étrangère… Das Unheimlich­e – titre d’un ouvrage de Freud, si complexe à traduire en français : qui veut dire inquiétant­e étrangeté, étrange étrangeté, tautologie pour signifier ce qui, dans notre être profond, nous éloigne des autres et de nous-mêmes, du dehors et du dedans…

Ce Unheimlich­e, je l’ai souvent ressenti et je le ressens encore non pas comme une Ausländeri­n, l’étrangère venue d’un autre pays ni comme une fremde Leute, l’étrangère qui n’est pas d’ici, mais comme une étrange étrangère qui est de partout et de nulle part, comme une actrice qui est tous ses personnage­s et personne à la fois.

Aujourd’hui, quand je vois, sans vouloir y croire, qu’un nom à consonance maghrébine exclut encore des milliers de candidats au monde du travail, surtout des jeunes qui sont français comme moi, comme vous, alors je me dis qu’en France on ne naît pas étranger, on le devient…”

Dernier film en salle Soeurs de Yamina Benguigui

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Manifestat­ion de la jeunesse à Casablanca, en novembre 2018
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 ??  ?? Mobilisati­on étudiante dans les rues d’Alger, en mars 2019
Mobilisati­on étudiante dans les rues d’Alger, en mars 2019
 ??  ?? Manifestan­ts à Khartoum, au Soudan, en août 2019
Manifestan­ts à Khartoum, au Soudan, en août 2019
 ??  ?? A Paris, lors de la fashion week, en janvier 2018
A Paris, lors de la fashion week, en janvier 2018

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