Les Inrockuptibles

Honey Harper

Starmaker ATO/PIAS

- Noémie Lecoq

Dans le grand revival country du moment, cet Américain sort du lot avec ses morceaux cosmiques et sa voix soyeuse.

DERRIÈRE LE PSEUDO ET SOUS LE STETSON SE CACHE WILL FUSSELL, un Américain exilé à Londres depuis 2015 pour s’y installer avec sa femme, Alana Pagnutti, qui compose avec lui et l’accompagne en live. Honey Harper a sorti en 2017 un premier ep céleste, Universal Country, et depuis on brûlait d’impatience d’entendre à nouveau cette country intergalac­tique. Dans la constellat­ion de Gram Parsons et du Brian Eno d’Apollo (1983), sa musique nous transporte dans un autre monde, de rêves et de caresses.

“Je me présente rarement comme étant musicien, explique-t-il de son timbre élégant. Je dis plutôt que je suis auteur-compositeu­r et performeur. Je me sens chez moi sur scène. Peut-être parce que je suis Lion et que j’aime bien déployer ma crinière de temps en temps.”

Il sourit et nous aussi, en repensant aux divins moments suspendus qu’il crée en concert. Fils d’un imitateur d’Elvis, Will/ Honey commence à jouer de la guitare à l’âge de 10 ans. “Dès cet instant, j’ai décidé que je voulais passer le reste de ma vie à jouer de la musique”, se souvient-il. Ses expérience­s de jeunesse sont variées, des choeurs d’église

à des groupes de punk. Plus tard, il se fait connaître avec deux projets intitulés Mood Rings et Promise Keeper. “Pendant l’été 2016, Alana et moi étions dans une maison au bord d’un lac et des chansons me sont venues. C’était différent de tout ce que j’avais fait avant. Dès le départ, j’avais en tête une ambiance country-glam.”

Après ce maxi époustoufl­ant, il transforme l’essai avec Starmaker, album étincelant et tendre où l’on entend de la pedal steel guitar, des synthés planants mais aussi des collaborat­ions avec Austra (Someone Else’s Dream) et surtout Sébastien Tellier (Starmaker). Avec ces onze morceaux aux arrangemen­ts à la fois simples et luxueux, Honey Harper tire son épingle du jeu dans la galaxie country, très tendance en ce moment. Il ne cache pas son admiration pour l’esthétique de Todd Rundgren, ce qui nous rappelle un titre d’album de 1973 collant parfaiteme­nt à Honey Harper : A Wizard, a True Star. “Un sorcier, une vraie star.”

Concert Le 24 mars, Paris (Le Hasard Ludique)

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