Les Inrockuptibles

Birds On A Wire

Ramages LE LABEL/PIAS

- Sophie Rosemont

Dom La Nena et Rosemary Standley signent en duo un nouvel écrin de reprises organiques, agréables sans être indispensa­bles.

Quoi de plus logique que de reprendre du Leonard Cohen, en l’occurrence

Who by Fire, lorsqu’on s’appelle Birds On A Wire ? Le résultat témoigne d’une belle épure, soulignée par le violoncell­e de la Brésilienn­e Dom La Nena et le timbre abrupt de la Franco-Américaine Rosemary Standley, chanteuse échappée de Moriarty. Pour leur second album, les deux acolytes reprennent la même formule : des reprises qu’elles partagent vocalement, du plus grave (pour Rosemary) au plus aigu (pour Dom), avec une instrument­ation à la fois pragmatiqu­e, organique et poétique. Au programme : Jacques Brel ( Sur la place, pertinente ouverture), Gino Paoli

(La Gatta), Violeta Parra (Qué he sacado con quererte), Pink Floyd (Wish You Were Here), des chansons traditionn­elles bretonnes ou catalanes…

Le tout a d’abord été testé sur scène avant d’être enregistré entre Paris et Lisbonne, d’abord “de façon très intime”, nous expliquent Dom et Rosemary, avant de s’entourer d’autres instrument­istes : “Des sons et des instrument­s ont été empruntés aux musiques traditionn­elles, au baroque, au folk, permettant de nuancer tout en les détournant des couleurs attendues. Ainsi, nous avons utilisé du clavecin sur une ballade italienne des années 1970, du santour (instrument traditionn­el grec – ndlr) sur un chant traditionn­el catalan…” Ici, on chante français, anglais, italien ou encore portugais avec une aisance déconcerta­nte, on travaille les textures jusqu’à les rendre cristallin­es, on prend son temps. On préfère lorsque le duo arpente des sentiers moins battus, comme sur sa réinterpré­tation de Which Side Are You On?, de la folkeuse et activiste Florence Reece – écrite en 1931, mais toujours d’actualité : “Devenue un hymne ouvrier popularisé par les

Almanach Singers, c’est une belle chanson, mais il est important de souligner qu’elle fut écrite par une femme, elle-même fille et épouse de mineur. Trop souvent invisibili­sées au profit de leurs compagnons, ces ouvrières travaillèr­ent, souffriren­t et luttèrent autant qu’eux.” Quant au joli titre de Ramages, les intéressée­s en livrent l’explicatio­n avec malice : “Nous voulons force flatteries et fromages… Outre que nous préférons les cigales au système d’accumulati­on primitive des fourmis.”

Concerts Le 27 février, Paris (La Cigale), le 3 mars, Nantes (Salle Paul Fort), le 5 mars, Tréguier (Théâtre de l’Arche), le 7 mars, Cenon (Rocher de Palmer)

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